FESPACO  J – 2 : Fidèle Tamini, président du CNO : «Nous sommes prêts»

FESPACO  J – 2 : Fidèle Tamini, président du CNO : «Nous sommes prêts»

A  J–2 de la plus grande fête du 7e art, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), comment se présente l’organisation ? Dans un Burkina en proie au terrorisme, quel est le dispositif sécuritaire pour parer à toute éventualité ? Concrètement quel est le déroulé des projections prévues dans les quartiers populaires ? A toutes ces questions et à bien autres, le président du Comité national d’organisation (CNO), fidèle Tamini  répond au détour d’un entretien qu’il nous a accordé.  (Lire aussi page 12)

 

Vous êtes  le président du CNO de ce FESPACO. A 2 jours de la plus grande biennale du cinéma africain, les préparatifs logistiques et organisationnels sont-ils fin prêts ?

Oui à cette date on peut dire que les choses se mettent progressivement en place pour que les Burkinabè et les festivaliers qui vont venir d’ailleurs puissent passer de bons moments dans la quiétude, la fraternité et la joie. Les salles et espaces qui doivent abriter les différentes activités du festival notamment les projections, le colloque, le marché du cinéma, les masters class pour les jeunes cinéastes ou la rue marchande sont actuellement en train d’être équipés du matériel nécessaire pour que tout se passe dans le confort. Si vous partez au siège du FESPACO ou encore au niveau du Camp fonctionnaire vous pourrez déjà le constater. Donc les préparatifs vont bon train.

C’est une fête du cinéma qui se tient dans un Burkina en guerre. Quelles sont les dispositions sécuritaires prises pour rassurer les festivaliers.

Oui effectivement. Mais nous tenons à rassurer les festivaliers que toutes les dispositions ont été prises pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Nous vous demandons tout simplement de respecter les mesures de sécurité qui seront édictées par les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour la sécurisation des personnes et des biens. Bientôt des consignes seront publiées dans les différents médias. Si chacun s’y plie, tout se passera bien et chacun repartira chez lui sain et sauf.

On aura remarqué que le présent FESPACO se veut encore plus populaire avec des projections dans plusieurs quartiers de Ouagadougou. Comment cela va-t-il se passer ?

Vous faites bien de le dire. L’esprit c’est de rapprocher davantage le festival des populations. Donc nous avons prévu des espaces de projection dans des zones périphériques comme Saaba, Karpala, Bonheur ville, etc. afin non seulement de désengorger la ville mais surtout d’éviter que les populations parcourent de grandes distances. En plus des quartiers périphériques de Ouagadougou, il est aussi prévu des projections dans d’autres villes comme Bobo-Dioulasso la capitale économique ou Kaya notamment pour permettre à nos frères doublement victimes de la crise sécuritaire de vivre cette fête du cinéma qui est aussi une occasion de réflexion sur le drame que nous vivons.

Au fait combien d’invités sont attendus ?

En termes d’invités, il faut noter que ce sont plus de 10 000 festivaliers  Burkinabè et étrangers qui prendront part au Fespaco. Donc tout le monde est invité. Un clin d’œil particulier est fait cette année au Mali qui vient comme pays invité d’honneur. Et les Maliens nous ont rassuré qu’ils viennent avec une forte délégation. En dehors du Mali, beaucoup d’autres pays et acteurs majeurs du cinéma panafricain et mondial se sont annoncés.

A ce stade, peut-on avoir une idée du coût de cette fête du cinéma africain ?

Pour ce genre d’activité vous savez que le budget n’est jamais bouclé. Ce n’est pas l’État qui prend toutes les dépenses en charge. La délégation générale du Fespaco a ses partenaires qui interviennent sur des axes spécifiques de dépense. Et malheureusement, beaucoup attendent à la dernière minute pour se signaler. Mais au regard du contexte national, le budget a été considérablement réduit. Cette édition est une édition de résilience mais pas un Fespaco au rabais. Les festivaliers peuvent en être sûrs.

 A quoi devront s’attendre les festivaliers à la cérémonie d’ouverture et de clôture du FESPACO ?

Le cinéma est un art qui s’associe à la danse et d’autres arts depuis sa création. Alors, le FESPACO se positionne comme un des rares festivals cinématographiques au monde, qui mobilise autant de festivaliers autour de ses cérémonies d’ouverture et de clôture. Placées sous la présidence du chef de l’Etat, celles-ci se dérouleront au Palais des sports (six mille places assises) de Ouagadougou. De très beaux spectacles seront présentés à l’occasion. Au-delà du festival, ce sont des messages forts en vue de mobiliser les populations autour des défis communs.

Quelle sera la grande particularité de ce FESPACO 2023 ?

Venir au FESPACO, c’est faire un pèlerinage sur la terre sainte du cinéma africain qui est Ouagadougou. Le FESPACO est déjà un évènement spécial de par son histoire. Chaque édition est un moment intense de partage. Nous nous rappelons encore ces moments FESPACO avec le Capitaine Thomas Sankara qui avec son gouvernement et la population burkinabè, guitare en main, lui-même artiste, foulait le tarmac pour accueillir les cinéastes africains du monde entier. En ce moment, le Burkina aussi était vu comme un pays peu recommandable pour certaines nations. Nous nous inspirons de ces moments de résilience au temps de la Révolution d’août 83 pour dire que nous tenons cette édition du FESPACO pour démontrer notre résilience aux yeux du monde par les paroles mais par les actes forts que nous posons pour les générations actuelles et futures.  La grande particularité de ce FESPACO, c’est un FESPACO de résilience qui doit répondre aux attentes des acteurs du monde du cinéma panafricain. C’est d’ailleurs pour cela que dès le 18 février, le FESPACO se déploie à Kaya pour communier avec les déplacés internes.

Par ailleurs, le FESPACO recouvre encore plus son aspect populaire en allant vers les populations pour les projections dans les salles de ciné périphériques et en plein air.

Entretien réalisé par Pélagie OUEDRAOGO

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