Fichier électoral en Guinée-Conakry : Les experts de la CEDEAO enfoncent le clou de l’OIF sur la mère des batailles

Fichier électoral en Guinée-Conakry : Les experts de la CEDEAO enfoncent le clou de l’OIF sur la mère des batailles

Dans toute élection, c’est ce qu’on appelle la mère des batailles : celle du fichier électoral dont la transparence fait gagner ou perdre une élection selon qu’on se trouve dans l’une ou l’autre ligne de fracture des coteries politiques, c’est-à-dire du camp, suspectée ou non de tripatouiller le corps électoral. Et généralement, c’est le pouvoir en place qui se trouve dans cette posture.

Or, au pays de Sekou Touré c’est présentement le cas :

Le président de la CENI guinéenne, Me Amadou Salifou Kebé, et ses commissaires, ainsi que l’opérateur technique Innovatrics ont beau être des Stakhanov de l’enrôlement, il est fastidieux, voire impossible que sur une population de 13 millions d’âmes, dont la moitié a moins de 18 ans que compte la Guinée, ils parviennent à enrôler 7 764 130 électeurs ! C’est vraisemblablement un fichier rendu éléphantesque par des faux en écritures !

En Guinée-Conakry, même si on ne sait pas si les élections couplées législatives et référendum constitutionnel se tiendront et quand, ou si instruit par le cas Alassane Ouattara, Alpha Condé fera le deuil de sa ferme volonté de rester encore locataire de Sekoutoureya, et d’ailleurs la petite histoire invérifiable veut que le second ait consulté le premier qui lui aurait conseillé d’attendre, de voir si en Côte d’Ivoire, ça passe, il peut y aller, si donc sur ces élections à problèmes, tenue et date restant dans l’incertitude, une chose est par contre sûre : le fichier électoral comporte soit des absents, des morts, des mineurs, ou des fantômes, mais en tout cas il est gonflé «de 2,3 millions d’électeurs sans aucune pièce justificative».

C’est la substantifique moelle du travail des experts de la CEDEAO, qui après un boulot de bénédictin ont exhumé en 3 pages, ces doublons et ajouts. Pire sur ces 2,3 millions, 2 millions ont été enrôlés avec de simples attestations contresignées ou avec des cartes d’étudiants !

Ce n’est pas à proprement parlé le rapport circonstancié de la CEDEAO, mais ces 3 pages transmises par le général Behanzin, commissaire paix et sécurité de la CEDEAO au ministre des Affaires étrangères de la Guinée et au président de la CENI est une douche froide et pour le gouvernement et pour l’administration électorale et met de l’eau au moulin des opposants et du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui subodoraient déjà qu’en plus de l’iniquité de ce forcing constitutionnel, une flibusterie électorale se préparait via un vol informatique.

Des experts de la CEDEAO qui enfoncent ainsi donc le clou de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui suspectait également le caractère «noir» de ce fichier électoral. Un fichier qu’il faudra rendre blanc à tout le moins gris en expurgeant ces doublons, en améliorant la traçabilité, et in fine en améliorant le code électoral.

Voilà donc Alpha Condé confronté à un autre casse-tête : un corps électoral pas fiable du tout, auquel, il faut ajouter, le rejet pur et simple du référendum constitutionnel. Pris entre le marteau du FNDC, et l’enclume de l’OIF, des experts de la CEDEAO, et du corps diplomatique, jusqu’où ira Alpha Condé ? En principe, le double vote était pour dans 3 jours. Ce serait un miracle si il se tenait. Quand alors ?

C’est sûr, les laborantins et autres Diafoirus d’Alpha Condé, sont en conclave pour lui suggérer la conduite à tenir. Mais tous ces zélotes agrippés à leurs ‘’bifteck’’ devraient penser à la Guinée, à ce que leur acte entraînerait comme conséquence. Les dirigeants passent, la Guinée reste.

Sam Chris

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