Fièvre xénophobe en Tunisie : les Subsahariens rassurent et rapatrient leurs ressortissants

Fièvre xénophobe en Tunisie : les Subsahariens rassurent et rapatrient leurs ressortissants

Quelle mouche du coche a bien pu piquer le président tunisien pour qu’il fasse une telle sortie sur l’immigration ? On a cru entendre une personnalité du Rassemblement national (RN) ou d’Eric Zemmour encore que même eux mettent souvent du bémol dans leur théorie du «rand remplacement».

Lorsque celui que ses intimes appellent Robocop parle de «hordes d’immigrés qu’il fallait stopper par des mesures sécuritaires urgentes», il devait savoir qu’il souffle sur les braises de la xénophobie. Car immédiatement, les effets ne se sont pas faits attendre : près de 300 arrestations de ressortissants subsahariens sans papiers, de nombreuses expulsions arbitraires de locataires subsahariens par les propriétaires. Et une menace directe de l’intégrité de ces étudiants et travailleurs au noir en particulier des «West-Af» c’est-à-dire venant de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi par exemple à Soukra dans la banlieue Nord de Tunis, des ratonnades ont eu lieu (meubles brûlés, vaisselle cassée, assaut d’une résidence de migrants). Sans oublier les mêmes actions à Arianna, quartier de Tunis ou dans la ville de Sfax. En dépit des propos rassurants du ministre des Affaires étrangères de Tunisie qui a d’abord fait dans le déni, avant de se ranger, malgré cette sortie antagonique, la bourde est bien réelle. Et le Front antifasciste tunisien regroupement de plusieurs associations a battu le bitume pour protester contre ces propos dont un chef d’Etat ne devrait pas en être l’auteur. Face à cette situation, les Etats de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, par le biais de leur ambassade ou consulat ont invité leurs ressortissants au calme et envisagent de rapatrier ceux qui le désirent. Pour par exemple le Burkina Faso, des numéros d’appels ont été donnés pour les Burkinabè qui veulent passer des messages. C’est dommage qu’à l’heure où à l’UA, il est question d’unité africaine, à l’heure où des migrants africains meurent au milieu de la méditerranée (comme ce fut le cas hier  26 février sur les côtes italiennes à Crotone) que des Africains même si c’est l’Afrique «blanche» se livrent à de telles pratiques racistes.

Sans doute, pris de remords et conscient de sa sortie de piste, Kais Saïed a fait une autre sortie pour intimer l’ordre de «s’occuper de ses frères légaux subsahariens». Le mal est déjà fait. Il aurait dû se taire et un président encore une fois ne devrait pas dire ça.

La rédaction

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