Filles enlevées à Dapchi  : Un deuxième Bring back our girls dont se serait passé Muhamadu Buhari

Filles enlevées à Dapchi : Un deuxième Bring back our girls dont se serait passé Muhamadu Buhari

A Dapchi, dans cette localité du Nigeria, un drame s’est produit. Exhumant des douloureux souvenirs.

111 lycéennes auraient été à nouveau enlevées par des assaillants qui dont le mode opératoire ressemble à celui de Boko Haram. S’agit-il de l’acte de la secte islamiste ? A-t-elle toujours les moyens de s’offrir le luxe d’un enlèvement massif il y a quelques années ? Le phénomène semblait jusque-là affaibli et ne faisait  plus entendre comme c’était le cas sous Goodluck Jonathan. Il est assez surprenant qu’il puisse avoir assez de cran pour s’adonner à cette action d’éclat. Baroud d’honneur ? Mouvement désespéré de se rappeler au souvenir des autorités nigérianes ? Ou alors s’agit-il d’opportunistes qui veulent profiter surfer sur cette opération de Boko Haram pour des intérêts obscurs ?

Les questions et les supputations peuvent fuser. En attendant, il demeure qu’après que l’armée a affirmé avoir retrouvé les lycéennes, des parents, depuis 4 jours que l’enlèvement a eu lieu, attendent toujours le retour de leurs filles.

Il est évident, sur la base des récits des rescapées, qu’il y a eu un mouvement de panique dans l’établissement, amenant de nombreuses jeunes filles à se disperser. Ceci expliquerait peut-être l’important nombre des manquantes à l’appel. Mais faut-il conclure systématiquement que les absentes sont détenues par les présumés ravisseurs ? Il est malaisé d’y répondre pour le moment.

Quoi qu’il en soit, cette affaire vient jeter une goutte de peinture rouge sur le matelas lacté que le président Muhamadi Buhari s’évertuait jusque-là à étaler sur la façade sécuritaire du Nigeria. Ce deuxième Bring Back Our Girls qui se profile à l’horizon ne sera pas fait pour redorer son blason et viendra constituer un bémol à  l’objectif qu’il s’est fixé d’éradiquer Boko Haram de ce puissant pays. Mais il n’est pas tard pour bien faire. En effet, en 2014, plus de 200 filles avaient été capturées par la secte islamiste du chacal. Quelques unes d’entre elles ayant échappé à leurs ravisseurs avaient pu rejoindre leur famille. Mais malgré les promesses du gouvernement qui a usé tour à tour du bâton (menaces d’en finir avec Boko Haram) et de la carotte (remise des filles contre une sorte d’amnistie), ces otages restent introuvables. Pour ce second rapt, dont les auteurs, les motifs, restent encore à élucider, le gouvernement s’est encore fourvoyé en des affirmations et des dénégations aussi plates qu’absconses. On s’achemine vers un second Bring Back Our Girls dont se serait passé le président Muhamadu Buhari. Grande question pourtant : comment dans ce grand Nigéria, des centaines de filles peuvent ainsi se volatiliser, restées des années séquestrées sans qu’on en entende  parler ? Comment expliquer ce deuxième enlèvement au nez et à la barbe des securocrates nigérians ? N’y a-t-il pas de complicités entre Boko Haram et des personnels sécuritaires ou parmi les habitants ?

Ahmed BAMBARA

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