Fin COP26 à Glasgow : Frustration et amertume en Afrique

Fin COP26 à Glasgow : Frustration et amertume en Afrique

«Le sommet du Blabla» ! Ce n’est pas un dirigeant ou un obscur négociateur africain qui le dit mais Greta Thunberg, la jeune égérie suédoise de lutte pour la protection du climat qui déçue, ce 13 novembre à Glasgow, a lâché ce bout de phrase, que ne désapprouveront les ¾ de la population que représentent les pays pauvres, mais frappée par les turpitudes climatiques des grands pollueurs.

Deux semaines de Tour de Babel dans la capitale écossaise ou plutôt de dirigisme lexical imposé par les grands de ce monde pour aboutir in fine à peu de résultats ! C’est ce à quoi est parvenu la COP26 après avoir joué les prolongations, et objuré à l’endroit de certaines puissances, qu’elles daignent lâcher du lest pour que la montagne accouche, ne serait-ce que d’un prématuré. Suppliques entendues : les objectifs de l’Accord de Paris ont été maintenus, les 200 pays participant ont adopté «Le pacte de Glasgow», les règles régissant les engagements des pays seront jugées régulièrement…

«Un grand pas en avant» se console Boris Johnson, le locataire du 10, Downing street, tandis que le patron de l’ONU, Antonios Guteres avoue que «la catastrophe climatique frappe à nos portes», et le président de la COP26, Sharma qui se dit «désolé pour le processus». Bref, on ne peut pas cacher le soleil avec son petit doigt, c’est le diktat des pays riches qui a prévalu à Glasgow, à l’image de la Chine et l’inde, qui ont réussi à modifier le texte en introduisant une réduction progressive du charbon et non une sortie, tandis que l’Australie va continuer également avec son charbon. Au même moment, New-Delhi fermait ses écoles pour une semaine pour pollution et va confiner ses 20 millions d’habitants durant une semaine à compter du 13 novembre. L’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas osé toucher au dossier pétrole et gaz, et l’un dans l’autre les énergies fossiles ont encore de beaux jours devant elles.

Où en est-on avec les 100 milliards promis depuis Copenhague ? On est loin d’avoir soldé les comptes et à l’évidence, ce n’est pas à cette COP26, qu’on le fera. Les promesses de Copenhague restent un concentré de vœux pieux, l’Accord de Paris va rester en vie, à l’état végétatif.

L’Afrique demeurera le bec dans les eaux sales et boueuses charriées par les pollueurs, et le continent n’a fait encore que mariner dans son jus d’amertume à Glasgow, continuant à être la victime d’un système que tout le monde dénonce, mais pour lequel, peu sont prêts à consentir les sacrifices idoines.

Des projections vagues sur plusieurs décennies 2030, 2050 pour une neutralité carbone, mais pour l’immédiat, le court terme, les 1,5°c on en est incapable. Peut-être qu’il faudra aussi écouter ceux qui disent que l’Afrique doit aussi polluer pour se développer. Qui ira dire par exemple à un pays telle la Côte d’Ivoire qui vient de découvrir un gisement pétrolier off shore de ne pas l’exploiter ?

La COP26 n’aura été qu’une grand-messe où il fallait être pour s’entendre ânonner la même rengaine depuis des années.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR