Financement de la force du G5-Sahel : Le nerf de la guerre a besoin de stimulant

Financement de la force du G5-Sahel : Le nerf de la guerre a besoin de stimulant

Les murs du Conseil de sécurité des Nations Unies ont retenti ce mercredi des plaintes feutrées des émissaires du G5-Sahel. Alpha Barry, ministre burkinabè des Affaires étrangères, représentant le président en exercice du G5-Sahel, Roch Marc Christian Kaboré, a bien fait sentir là où ça coince : il faut de l’argent, et vite !

La force conjointe du G5-Sahel est prête. Ses éléments sont prêts à en découdre avec les hordes de terroristes. Mais le si bien nerf de la guerre fait défaut. Au 21e siècle, comme de tous les temps, la guerre exige des moyens. En quantité et en qualité. Et il faut forcément délier le cordon de la bourse. Les pays du G5-Sahel ont fait leur part. Ils ont fourni les hommes et les milliards de F CFA demandés en ce qui les concerne pour raffermir les jarrets de la force conjointe.

Malheureusement, du côté «international», on semble trainer les pieds. Les 100 millions promis par l’Arabie Saoudite ne sont pas encore arrivés à destination, au même titre que les autres promesses de billets de banque occidentaux qui ont du mal à sortir des coffres des Etats qui les ont promis.

Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l’ONU ne semble pas non plus pressé d’avoir un regard plus appuyé sur ce qui se passe au Sahel. Peut-être parce que pas très prioritaire. Ou peut-être parce que la menace est un peu trop éloignée, trop vague, trop «africaine» pour être placée dans les rangs des priorités des priorités.

Pourtant, il n’est pas besoin  d’avoir un télescope temporel, pour comprendre que le Sahel est en train d’abriter petit à petit un gigantesque tremplin duquel les groupes terroristes, dont le fanatisme n’a d’égal que les obscurs desseins nourris sous leurs boubous, vont s’élancer pour échouer sur les côtes des pays dits développés, leurs véritables cibles. Que deviendrait le monde si l’Afrique se transformait en gigantesque bastion et arrière-base d’un Etat déclaré «islamique» dont les slogans ne signifieraient que l’anéantissement de la civilisation telle que pensée par les cerveaux du monde contemporain ? Un immense vivier de combattants dont les assauts ne pourront pas être continuellement et éternellement repoussés par les armées dites puissantes et sophistiquées du monde développé.

Alors, pour éviter une éventualité si terrifiante, il conviendrait de trouver les moyens d’éradiquer cette gangrène naissante et dont les germes sont sortis d’une erreur de calcul qui n’incombe pas aux Africains, avant qu’elle ne prenne des mensurations éléphantesques. Ce serait peut-être trop demander, mais l’idée d’un chapitre 7 de la Charte de l’ONU pourrait être caressée. Aucun remède n’est parfois trop puissant ou osé si le mal à traiter peut s’avérer coriace.

Ahmed BAMBARA

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