Financement de l’UA : Décidemment Trump n’est pas un partenaire des Africains !

Financement de l’UA : Décidemment Trump n’est pas un partenaire des Africains !

Ainsi, donc, en recevant Paul Kagamé au Forum de Davos, Trump, qui n’ignorait pas que son homologue rwandais prendrait la tête de la présidence de l’UA, voulait en faire un allié ! Et quel allié !

Ainsi donc, avant ce tête-à-tête Trump-Kagamé dans la station balnéaire helvétique, l’amende honorable sous forme d’épistolaire envoyé à Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA n’était que du dilatoire ! Mentionnons l’exergue de contrition du locataire de la Maison Blanche, envoyé à l’UA après sa sortie catastrophique sur les Haïtiens et Africains : «Je veux souligner que les Etats-Unis respectent infiniment les Africains et mon engagement pour des relations solides et respectueuses avec les Etats africains en tant que Nations souveraines est ferme». D’abord, on peut se demander, comment, le chef de l’Etat américain qui clame Urbi et Orbi qu’il faut «recoloniser l’Afrique», et surtout avec des «gens merdiques ?». Donald Trump, on le sait, depuis qu’il a été élu 45e président des USA, ne fait pas mystère de son aversion pour les autres peuples, en particulier les migrants et Africains qu’il met dans le même sac. En envoyant sa missive de pardon, et en câlinant le président en exercice de l’UA, pour l’exemplarité des relations Rwanda-USA, Trump a-t-il changé de prisme sur les Africains ? Que Nenni ! La preuve par ses torpilles sur une des mesures phares, sinon, la principale, pour reformer l’UA, sortie tout droit de la Commission Kagamé : la taxation à 0,2% sur certains produits importés pour financer les activités de l’UA ! Oui, le «American First» s’est invité à l’Africa Hall, peu avant le début des travaux, le 28 janvier dernier. Puisqu’on apprendra que les trois heures de retard accusées pour donner le ‘’la ‘’, de ce trentième raout continental ont été consacrées à des achoppements sur cette proposition de taxe de 0, 2% ! Les «trois mousquetaires» qui portaient le projet, Alpha Condé, le président en exercice sortant de l’UA, Paul Kagamé l’entrant et Moussa Faki Mahamat ont dû user d’un trésor d’arguments pour essayer de faire tomber un peu les appréhensions, voire, les réticences de l’Egyptien Abdel Fatta Al-Sissi et du Sud-africain Jacob Zuma. Des réserves qu’on sait maintenant dictées par les pressions bilatérales d’un certain Donald Trump, sur ses partenaires commerciaux. Avec Trump, ce n’est même plus le «Traid not Aid», mais c’est le diktat dans le partenariat !

Et on peut même subodorer que le tir de barrage des pays de SADC sur les reformes Kagamé, n’est pas étranger aux ombrageux oukases «trumpistes». Les Africains peuvent manger la vache en rage, l’actuel locataire de l’Avenue de Pennsylvanie s’en moque éperdument, comme de ses premiers souliers ! décidemment, Trump n’est pas un partenaire des Africains. Certes, sur ces reformes de l’UA et en particulier sur cette taxe de 0,2%, 20 pays ont déjà adhéré et on est loin des 55 du total, mais pour d’autres et d’ici le prochain sommet de Nouakchott ce sera chose faite, tandis, qu’on peut compter sur des chefs d’Etats tels Condé et le même Kagamé pour faire bouger les lignes. Déjà, en confiant le sceptre de la présidence de l’UA, à l’Egyptien Al-Sissi, non seulement ses pairs estiment que l’élection à la prochaine présidentielle, n’est qu’une formalité pour lui mais, ils le mettent face à ses responsabilités : peut-il diriger l’UA, et refuser qu’elle aille de l’avant, dans la perspective de l’agenda 2063, et même l’avant, celui de 2022 ?

Belle parade donc pour contrer Trump qui grenouille en bas. A la vérité, les Africains auront fréquement le président américain au travers du chemin. Il les chasse, de chez lui par Charters, supprime tout ce qui les avantage, les traite de tous les noms d’oiseaux, et veut les infantiliser, et même les étouffer financièrement et politiquement avec un double langage qui est aux antipodes de ses actes. Aux 55 pays africains rassemblés dans l’UA, face aux 51 Etats de la plus puissante Nation de montrer aussi leur africanité, et surtout capacité à « oser inventer l’avenir » selon le mot de Thomas Sankara.

Sam Chris

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