Forum international de Dakar : Pourvu que les actes naissent des paroles

Forum international de Dakar : Pourvu que les actes naissent des paroles

L’acte 5 du Forum international de Dakar déballe ses pénates aujourd’hui, 5 novembre pour les remballer le 6 novembre. 500 participants étaient présents à chaque rencontre depuis le lancement de ce jamboree sur le développement, la paix et la sécurité en 2014. Il y est surtout question de débats, de débats et de… débats. Discuter, échanger, parler, parlementer pour faire jaillir la lumière qui éclairera le chemin cheminant vers le développement, la paix et la sécurité. Cette année, il sera question de cybersécurité. L’Afrique n’est semble-t-il pas assez préparée pour faire face à ces prédateurs d’un nouveau genre, ces bactéries qui prolifèrent avec les nouvelles technologies et les nouvelles déclinaisons du développement. Ce sera jean-Yves Le Drian, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères qui donnera le «la» de ce raout politico-sécuritaire.

Certes, la route du développement aujourd’hui rime avec fibre optique, numérisation, technologies et virtualisation des relations économiques. Dans cette nouvelle jungle, il y a des vipères, des lions et des sangsues vénéneuses qui ont pour dénominateur commun, «cybercriminels», «cyberterroristes». Avant de s’aventurer dans ce monde, il faut avoir les armes nécessaires pour y faire face. D’où sans doute la gestation de cette école de cybersécurité au Sénégal. Il faut être aguerri pour pouvoir se protéger d’eux.

Mais il est difficile à cette rencontre de grands cerveaux de ne pas parler de la sécurité en général sur le continent africain, précisément dans sa partie centrale et surtout sahélienne. Difficile de soliloquer sans faire de digression vers le Burkina et le Mali qui souffre de la gangrène du  terrorisme, du Niger, du Cameroun, du Tchad, du Nigeria qui se battent de toutes leurs âmes contre Boko Haram et les aspérités des narcotrafiquants déguisés sous le masque de djihadistes qui s’illustrent cependant négativement sans foi ni loi. Comment venir à bout de ces sangsues incrustées dans cette partie du corps de l’Afrique et qui usent de camouflage et de techniques lâches pour vampiriser le sang des Africains et surtout et de leurs armées ?

Comment par exemple pacifier le Nord et l’Est du Burkina, enserrées par les griffes terroristes qui veulent en faire des sanctuaires ? Que faire de cette jeunesse désœuvrée, sensible à ces sirènes djihadistes, qui leur promettent le paradis terrestre et de l’au-delà, s’ils meurent en commettant des actes terroristes ? Jean-Yves Le Drian, le 2 novembre dernier, à Bangui en RCA, avait lâché en substance en ce qui concerne le Burkina que Barkhane est là pour le pays des hommes intègres, ce dernier doit assurer sa sécurité et assumer l’autorité de l’Etat. La remarque vaut pour tous les pays pris entre les tenailles des … nébuleuses de tout acabit.

En 2017, les discuteurs du Forum international de Dakar ont réussi à faire comprendre que le staccato des armes était nécessaire pour enrayer les effets immédiatement corrosifs du terrorisme, mais ne peut y mettre définitivement et irrémédiablement fin. La preuve, il y a eu des actions d’éclat, des faits d’armes glorieux et efficaces contre les repaires des semeurs de terreur. Mais ils sont toujours présents, leur besace de malheur accrochées à leurs épaules et ventilant mort et désolation dans les rangs des forces armées et dégoût et terreur dans les attachés-cases des hommes d’affaires.

Oui, en 2017 aussi, l’annonce de l’école de cybersécurité avait été faite. Et en 2018 ? Quelle idée lumineuse va-t-elle jaillir ? Car, à vrai dire, les solutions pour «accompagner» le remède militaire sur le terrain n’ont pas été véritablement visibles. Preuve s’il en est qu’en plus des palabres, il faudra aussi adjoindre des propositions qui flirtent avec le concret et le réalisable. En termes de rencontres, de conférences, de réunions, de colloques, de sommets et tout le champ lexical de rassemblement d’hommes et de femmes pour parlementer, le continent africain en est parsemé. Il a maintenant et cruellement besoin d’actes et d’actions.

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR