France : 8 ans de prison ferme requis contre le chanteur Koffi Olomidé

France : 8 ans de prison ferme requis contre le chanteur Koffi Olomidé

Huit ans de prison ferme ont été requis lundi soir contre la star de la rumba congolaise Koffi Olomidé, jugé en appel à Versailles pour agressions sexuelles et séquestration sur quatre de ses ex-danseuses.

Face au chanteur franco-congolais, présent à l’audience, le parquet a demandé de revenir sur le «naufrage» du premier jugement et de reconnaître coupable cet «homme puissant», star internationale qui vit désormais en France. En première instance, le tribunal de Nanterre l’avait condamné en mars 2019 à deux ans de prison avec sursis pour «atteinte sexuelle» sur l’une de ces jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits.

Le ministère public, qui avait requis sept ans d’emprisonnement ferme, avait fait appel de cette condamnation. Le chanteur star de la République démocratique du Congo (RDC) avait été relaxé des poursuites concernant trois des danseuses. Le jugement a été mis en délibéré au 13 décembre.

Quatre Congolaises, qui ont déposé plainte entre 2007 et 2013 sont parties civiles au procès, accusent Koffi Olomidé de les avoir enfermées dans un pavillon gardé près de Paris, lors de ses tournées françaises, et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines. Depuis, aucune n’est retournée en RDC par «peur» des conséquences face à une star internationale qu’elles surnommaient avant l’affaire le «président.» L’une a déclaré avoir fait au moins une tentative de suicide.

De son vrai nom Antoine Agbepa Mimba, Koffi Olomidé s’est pour la première fois exprimé publiquement sur l’affaire, dénonçant les «mensonges» des parties civiles de sa voix grave. «Ce sont des récits concertés», un «complot» pour «casser ma carrière», a-t-il dit. La séquestration ? Elles «allaient sur les Champs-Élysées» librement, assure-t-il. Elles ne pouvaient sortir qu’escortées ? «Elles demandaient qu’on les accompagne», poursuit le chanteur.

Koffi Olomidé a cependant reconnu qu’il avait un «droit de regard» sur leurs sorties car «au Congo, ils ont tous le rêve français». Il a plaidé qu’il devait vérifier qu’elles ne cherchaient pas à rester illégalement en France à l’issue de la tournée parisienne. Deux autres hommes, proches du chanteur qui vit désormais en France, sont également rejugés, accusés de complicités.

«Il n’y a absolument aucun élément matériel accréditant les dires des plaignantes», a estimé dans sa plaidoirie Me Antoine Vey, avocat du chanteur aux côtés d’Emmanuel Marsigny. Ils ont plaidé la relaxe de leur client. Koffi Olomidé a déjà été condamné, en RDC en 2012, pour violence, et avait été expulsé du Kenya en 2016 pour avoir donné un coup de pied à l’une de ses danseuses.

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