France-Burkina : Un divorce réversible ?

France-Burkina : Un divorce réversible ?

Dès le lendemain de l’accession du MPSR II au pouvoir un des mots d’ordre était le changement de partenaire. Parmi les pays vers lesquels, le nouveau pouvoir s’est retourné est la Turquie, ce pays crée sur les cendres de l’Anatolie au lendemain de la première guerre mondiale, et qui a eu pour architecte Kemal Attaturk.

Le «père des Turcs» fut un visionnaire qui forgea l’unité nationale sur fond d’idéologie «chematiste». Aujourd’hui, sous la conduite développementaliste de Recep Tayyip Erdogan, la Turquie joue dans la cour des grands. Il est vrai que le président turc a fait un point d’honneur de l’adhésion de son pays à l’UE, dossier souvent clos, souvent reouvert, comme lors du dernier sommet de l’OTAN à Vilnius, les 11 et 12 juillet 2023, au cours duquel Erdogan a mis sur la table, cette adhésion a son quitus à l’arrimage de la Suède à l’OTAN. Entre la Turquie et l’UE, les relations sont en dents de scie, sur fond de différends géopolitiques (Chypre, Moyen-Orient, Russie…).

Ce voisin du Sud de l’Europe a néanmoins pu étendre ses relations avec l’Arabie Saoudite, avec qui les rapports étaient tendus, et ne se fâche pas contre la Russie, notamment sur le dossier ukrainien. Au Sahel, la Turquie fait du busines, et a aussi son impact : coopération très dense, ventes d’armements, drones, fusils… au Mali et au Burkina notamment.

2023, c’est l’année du centenaire de la Turquie, et un must pour Erdogan, lequel a remporté la présidentielle, et est devenu un maillon fort dans la sous-région avec la Russie. Pont entre l’Europe et le Proche-Orient, ce pays de 784 000 km2 qui s’est reformé via les «révolutions» d’Attaturk, et les visions ambitieuses de Erdogan, il toise les nations européennes qui reconnaissent ce puissant voisin, mais s’en méfient pour des raisons qui touchent toujours à la géopolitique.

Entre Ouaga et Ankara, le courant passe et les actes d’une coopération dynamique se déploient chaque jour. Séjours réciproques, déroulée de commissions mixtes Burkina Faso-Turquie, dont la 3e édition s’est tenue à Ankara. Avec comme point d’orgue l’avancée des chantiers de l’AES.

C’est assurément un partenaire fiable pour le Burkina avec ce pays, teinté d’islamisme, mais tourné vers le modernisme. Entre le Kadiogo et le Bosphore ça coule de sources, et militairement le Burkina Faso a beaucoup à gagner avec la Turquiel

La REDACTION

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