France-Mali : La passe d’armes se déporte au Forum international de Dakar

France-Mali : La passe d’armes se déporte au Forum international de Dakar

Les passes d’armes entre Paris et Bamako caractérisées par des diatribes ne s’estomperont pas de sitôt. Après les épisodes des joutes verbales par médias interposés, de renvois de diplomates, des violentes charges et  accusations portées à la tribune de l’ONU, les tensions entre Paris et Bamako se sont déportées sur une autre tribune.

Hier  mardi 25 octobre 2022 au 8e Forum international de Dakar, Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, a remis au goût du jour, les divergences entre les deux pays. Même si cette fois,  le diplomate malien s’est dit favorable à un une restauration et un réchauffement des relations avec la France, il a de nouveau brandi l’argument de la souveraineté en exigeant le respect des «choix stratégiques, et des intérêts vitaux» du Mali, par la France. «Si ces éléments sont observés, le Mali n’a de problème à traiter avec aucun partenaire, y compris la France», a-t-il assuré.

Le ton est resté le même et la page des charges brutales peine à être tournée. Peut-on entrevoir ou espérer un début de dégel dans les tensions qui minent les relations entre les deux pays depuis plus d’une année ? Rien ne nous le dit. Mais comme les précédentes, cette nouvelle sortie du ministre Diop n’est pas restée sans réponse. Paris, par la voix de Chrysoula Zacharopoulou, la Secrétaire d’État chargée du développement, de la Francophonie et des partenariats internationaux, a fustigé l’attitude des autorités maliennes qu’elle accuse de privilégier leur survie politique et les assises de leur pouvoir au détriment de la lutte contre le terrorisme. Pour la France, la multiplication des attaques à son encontre dénote de l’incapacité du pouvoir malien de «trouver les solutions à la crise sécuritaire et politique» que vit le pays. Voilà donc deux positions difficiles à rapprocher et un bras de fer qui se poursuit. En clair, même si on est loin d’imaginer l’un ou l’autre franchir le Rubicon de la rupture diplomatique entre Paris et Bamako, la conciliation ne se fera de sitôt. Il va falloir donc commencer à s’habituer à cet antagonisme qui a encore de beaux jours devant lui au détriment des vrais défis du moment. En attendant des lendemains meilleurs, cette montée d’adrénaline entre les deux pays, qui ne regardent plus dans la même direction depuis le débarquement de la société privée russe Wagner sur les bords du Djoliba, et le départ de la Force Barkhane fait les affaires des groupes armés terroristes.

Davy Richard SEKONE

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