France-Niger : Du matériel et logistique français partiront, les 1 500 soldats pas bouger !

France-Niger : Du matériel et logistique français partiront, les 1 500 soldats pas bouger !

 

Comment discuter avec un pouvoir qu’on ne reconnaît pas ? Comment désamorcer la tension Paris-Niamey très prégnante depuis le 26 juillet 2023, jour du coup d’Etat qui renversa le président élu Mohamed Bazoum ? Et surtout par quel bout prendre le cas nigérien où le ressentiment anti-politique française se manifeste par des rassemblements de populations qui brandissent des pancartes hostiles et profèrent des invectives ?

C’est à cet exercice que s’est livré l’état-major français au Sahel basé à Ndjamena, qui a discuté avec Niamey pas avec la junte qu’il ne reconnaît pas. L’objectif est d’envisager le départ, d’une partie du précieux matériel mais inutile à présent basé à Niamey et la logistique, mais pas tout l’arsenal militaire. Il s’agit des Mirages 2000, des drones Ripper et d’hélicoptères, «matériels sensibles», laisse-t-on entendre du côté du Tchad, donc des discussions locales, mais pas d’Etat à Etat, pas même entre l’Hôtel de Brienne et le ministère de la Défense du Niger, que Paris ne reconnaît pas. L’état-major français insiste d’ailleurs sur ces apartés locaux, à la limite un modus vivendi militaire, qui ne concerne que strictement le matériel.

En clair, les 1 500 soldats français resteront au Niger, même si ce ne sera pas l’arme en bandoulière mais au pied, à partir du moment où la «présence de ces soldats au Niger ne répond plus» précisément à l’objectif initial.

De même, les 300 soldats tricolores de l’Opération Halmahous demeureront à Walam et ne quitteront pas leur casernement. C’est clair donc, autant la France n’entend pas exfiltrer son ambassadeur Sylvain Itté bunkerisé à l’ambassade, lequel n’a pas pu recevoir son homologue de l’UE et celui de l’Espagne hier venus lui rendre visite, empêché par les forces de l’ordre qui sont autour de l’enclave diplomatique, autant elle ne veut pas que ses soldats fassent leurs paquetages. On vous l’avait dit, le dégel Niamey-Paris n’est pas pour demain. C’est dire que les regroupements du M62 ou d’autres populations qui réclament à cor et à cri, le départ des troupes françaises, risquent de se perpétuer, la France n’entendant obtempérer, et le CNSP qui a dénoncé les accords de coopération militaire va encore rouspecter. Problème : la France s’arc-boute à sa non-reconnaissance des putschistes. Mais, il faut reconnaître également que tout comme l’Amérique avec ses «Boys» et son lourd investissement militaire, la France est réfractaire à ce que ses soldats quittent le Niger, après le Mali (Barkhane) et le Burkina (Sabre), ce serait effectivement une sorte de capitulation. Cependant, ce «ting-tang» prendra fin quand ? Avec un CNSP et Macron qui ne s’apprécient guère pour ne pas dire plus ?

 

La REDACTION

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