France ou Wagner ? : L’increvable abcès burkinabè enfin crevé ?

France ou Wagner ? : L’increvable abcès burkinabè enfin crevé ?

Pas moins de 2 ou 3 fois le mantra «Osons inventer l’avenir» a traversé le Discours de politique générale (DPG) du Premier ministre Kyélem de Tambèla 1 ce samedi 19 novembre à l’Assemblée législative de Transition (ALT.) Une expression de Thomas Sankara que, même le président français Emmanuel Macron a usé en novembre 2017 pour électriser un amphithéâtre estudiantin à Ouaga. Bien sûr, un DPG est par essence ce que le PM entend réaliser durant sa location à la primature : santé, éducation, agriculture, élevage, bonne gouvernance, tout y est passé, mais de ce discours d’où exhalait un parfum révolutionnaire version 1983, c’est la sécurité qui aura retenu l’attention. Aux côtés de qui (avec qui ?) le Burkina compte se battre pour chasser les terroristes ? Pour faire diplomatique, la diversification des partenaires du Burkina, ira dans quel sens ?

Pour parler comme  Monsieur-tout-monde : France ou Wagner ? Un sujet très sensible d’abord parce qu’il a été un des aspects qui est entré en ligne de compte dans la révolution de palais du 30 septembre 2022. La France indexée ce jour-là d’avoir accueilli dans sa base SABRE de Kamboinsin a été prise à partie avec le saccage et l’autodafé des Instituts et ambassade. Et dans les rues, cette information lâchée de la bouche même du capitaine IB a fait pencher la balance de son côté, d’autant que ceux qui battaient le macadam, drapeaux russes en main n’attendaient qu’un tel pain béni pour en découdre avec une France au mieux incapable de vaincre les terroristes, ou pire d’intelligence avec eux. «La France dehors ! Bienvenue à la Russie» a été scandée ces 1er et 2 octobre, et bis repetita le 18 novembre.

Mieux, lorsque devant les membres de l’ALT, le Premier ministre lâche : «comment comprendre que le terrorisme gangrène notre depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires. Où trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion ? Comment des pays qui ont le  contrôle de l’espace avec des moyens modernes de détection, ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis nous donner les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes… Nous essayerons de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule».

L’increvable abcès est crevé, car si le capitaine IB s’est toujours gardé d’être tranché, allant jusqu’à dire devant la secrétaire américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland, que le Burkina Faso n’ira pas avec les supplétifs russes, son premier ministre et Sherpa, Kyélem de Tambèla, multiplie les sorties sur ce sujet, où il cultive le quiproquo et l’ambivalence à l’envi.

A ce DPG, et avec ce bout de phrase, plus de doute, la France était dans les esprits, et c’est pourquoi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu a déboîté au quart de tour hier 20 novembre dans le Journal du dimanche (JDD) et a évoqué «une révision de sa stratégie» qui n’exclut pas un départ des forces spéciales (SABRE) du Burkina. Face aux manifestations contre les soldats français présents au Faso, tous les formats sont sur la table, relatifs à «toutes les composantes de notre présence », a laissé entendre Sébastien Lecornu.

Lequel sera adopté pour le Burkina ? Un retrait total ? Le maintien de quelques soldats- encadreurs pour la formation ? Un allègement ? Toujours est-il que Paris maintiendra sa présence au Niger où une partie de l’ex-Barkhane s’est réarticulée. D’autres pays voisins sont demandeurs.

Alors SABRE ou Wagner au Burkina ? IB a dit «pas de Wagner» il y a 1 mois, alors que son PM qui puise largement dans le bréviaire sankariste et historique semble manœuvrer le gouvernail vers la mer noire, et le sextant indique les hommes d’Evgueni Prigojine, le patron de Wagner ! Il faut que les 2 têtes de l’exécutif, l’attelage IB-Kyélem situent définitivement les Burkinabè.

La rédaction

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