Frappes aériennes françaises au Tchad : Paris vole encore au secours du «Soldat Déby»

Frappes aériennes françaises au Tchad : Paris vole encore au secours du «Soldat Déby»

La polémique enfle et la colère monte à Ndjamena après les frappes aériennes opérées par l’aviation française dans le Nord du pays, dimanche dernier. Les versions divergent. Selon l’armée française, c’est en appui à l’armée tchadienne, qu’elle a effectué des frappes pour arrêter une colonne de 40 pick-up d’un groupe armé en provenance de Libye». 

Faux rétorquent les rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) dont l’avancée en direction de la capitale tchadienne a été stoppée par ces frappes. Et comme l’indique Paris, «l’intervention des Mirage 2000, dimanche, a permis d’empêcher une  progression hostile  qui  s’infiltrait profondément en territoire tchadien». Vraisemblablement, la colonne visée était celle de l’Union des forces de la résistance (UFR), groupe armé dirigé par Timane Erdimi, neveu du chef de l’État tchadien, a indiqué son porte-parole Youssouf Hamid.

Interrogé par téléphone, ce dernier a dénoncé le “tournant dangereux” pris par la France en intervenant militairement dans les “affaires internes” du Tchad. Ingérence ! Le mot qui fâche est ainsi lâché par les hommes de l’UFR. Et ce n’est pas une intervention militaire française qui entamera leur détermination à faire rendre gorge à Idriss Déby Itno, qui fait une nouvelle fois face à ses démons venus de la frontière libyenne pour lui chercher des noises. Comme en 2008 où il avait vu ses «boys» laminés dans les combats par les mêmes rebelles et son règne vaciller de la pire des manières, les rebelles y tiennent dur comme fer.

A la déclaration du colonel Azem, porte-parole de l’armée tchadienne, qui affirme avoir «infligé de lourdes pertes à la colonne de mercenaires et terroristes», l’UFR, par la voix de son porte-parole, Youssouf Hamid oppose un démenti catégorique. «Nos forces progressent toujours, on est prêt à affronter tout ce qui est devant nous, tout ce qui va se placer devant nous. On n’a pas peur des frappes aériennes françaises. Le peuple tchadien répondra aux frappes aériennes françaises, a-t-il promis tout en estimant que «l’armée française est devenue une force hostile au peuple tchadien», a-t-il déclaré.

En un comme en mille mots, la France a été une fois de plus contraint de voler au secours du soldat Déby, dont l’armée si redoutée et réputée comme étant une des plus valeureuses de l’Afrique au Sud du Sahara ne tient plus la route comme jadis. Boko Haram, la crise économique et les nombreux fronts en sont pour quelque chose. Et qui sait, le général n’a plus ses jambes de trente (30) ans pour redonner du tonus à ses hommes.

Si le contenu des accords militaires qui lient le Tchad à la France n’ont jamais été dévoilé, il n’en reste pas moins qu’une intervention militaire de ce genre n’est pas à exclure en cas de menace sérieuse sur le pouvoir du président Déby. Les rebelles de l’UFR sont prévenus. Avant d’en découdre avec les derniers bastions du pouvoir de Ndjaména, ils devront d’abord passer les lignes de l’aviation française qui n’hésitera pas à faire feu de tout bois pour «sauver son protégé». Mais pendant combien de temps, va-ton assister à l’interventionnisme de Paris, dans ce pays ? L’avenir nous le dira ! 

Davy Richard Sekoné

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