Le Syndicat national des gestionnaires de l’information documentaire (SYNAGID) était face à la presse, ce mardi 18 juin 2019, à Ouagadougou. Selon le secrétaire général du syndicat Souleymane Soaré, cette sortie médiatique a pour objectif d’alerter «sérieusement nos autorités et prendre l’opinion à témoin des graves menaces qui pèsent sur la fonction de GID aux fins d’éviter que la démotivation ne s’installe clairement dans nos rangs».
La conférence de presse de ce jour constitue la première sortie médiatique du Syndicat national des gestionnaires de l’information documentaire (SYNAGID) créé en Assemblée générale(AG) le 2 mars 2019. Le syndicat compte aujourd’hui 500 membres avec un bureau national de 11 membres. Il regroupe les familles d’emplois d’archivistes, de bibliothécaires et de documentalistes.
Des dires du secrétaire général du syndicat Souleymane Soaré, le SYNAGID est né dans un contexte très difficile pour les professionnels de l’information documentaire. «Les conditions matérielles et organisationnelles de travail des Gestionnaires de l’information documentaire (GID) sont des plus difficiles de l’administration publique burkinabè. Les GID sont à la fois maltraités et mal traités», a-t-il expliqué. Pour M. Soaré, maltraités du point de vue des conditions des travailleurs et des risques graves qu’ils encourent dans leurs lieux de travail sans la moindre protection matérielle ou juridique. Aussi, mal traités du point de vue de la rémunération, du mépris et de l’absence totale de formation technique continue à leur profit. C’est pourquoi, les conférenciers du jour ont voulu alerter sérieusement nos autorités et prendre l’opinion à témoin des graves menaces qui pèsent sur la fonction de GID aux fins d’éviter que la démotivation ne s’installe clairement dans leurs rangs.
A en croire le SYNAGID, dans notre pays, les bibliothèques publiques se meurent par insuffisance de ressources, par insuffisance de professionnels compétents, par manque de politique publique d’incitation à la lecture. Les directions des archives et de la documentation sont les moins cotées en local, en matériel et en ressources dans les ministères. Le Centre national des archives est véritablement désuet pour un pays créé il y a 100 ans et une population d’environ 20 millions d’habitants. Les fonctionnaires burkinabè estimés à près de 200 000 ne comptent en leur sein qu’environ 500 GID, soit 0,25%. «Cette triste réalité traduit en quelque sorte l’intérêt que porte l’Etat et notre peuple aux archives et aux documents», foi du SG du syndicat. Face à cette situation, le SYNAGID a appelé le gouvernement à tout faire pour prévenir d’éventuels dérapages qui viendraient à être observés dans les services publics de gestion des documents. Le syndicat exige donc du gouvernement :
la tenue d’un dialogue franc et sincère avec le bureau national du SYNAGID ;
la prise en charge diligent des préoccupations des GID ;
le traitement juste et équitable des GiD et de tous les employés de l’Etat ; le respect des engagements pris par le gouvernement ;la reprise et la dynamisation du dialogue social.
Aline Ariane BAMOUNI
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