Game of Thrones Trump # Biden aux USA : Tiens, les crises post-électorales ne sont pas l’apanage des Africains !

Game of Thrones Trump # Biden aux USA : Tiens, les crises post-électorales ne sont pas l’apanage des Africains !

«Fraudes … un petit groupe de gens essaie de nous voler l’élection, je vais saisir la Cour suprême». Ces propos ne sortent pas de la bouche d’un opposant africain, fâché et transi par sa défaite face à un président-sortant. Non ! Ces mots ont été lâchés par Donald Trump, 45e président des USA, qui affronte dans les urnes Joe Biden, champion des démocrates.

 L’actuel locataire de la Maison Blanche, l’avait dit, il y a un an, mais ressassé il y a 48 heures en plein déroulement de la présidentielle alors que le dépouillement des bulletins se déroule et surtout alors que le champion des démocrates maintient l’écart et dans le vote populaire et surtout chez les Grands électeurs, (238 contre 213 hier jusqu’à 18 heures GMT), des paroles évoquées ainsi dans un tel contexte, dessinent sans conteste les contours d’une crise postélectorale et institutionnelle pouvant déboucher vu le ton martial et l’atmosphère surchauffée, à une crise sécuritaire. Le dépouillement est même suspendu dans l’Etat du Nevada, et certains comtés de Géorgie.

Pour les fins connaisseurs de la politique américaine, une crise post-électorale est quasi-certaine. Car Trump n’acceptera jamais de défaite alors que cette perspective est désormais dans l’univers du possible. Trump-Biden c’est une version américaine de Condé-Cellou en Guinée, ou Ouattara et Bédié en Côte d’Ivoire. Suspendu aux voix de 3 Etats-pivots que sont le Wisconsin où Trump après la victoire de Biden qui y a raflé les 10 grands électeurs, a demandé un nouveau décompte, le Michigan et surtout la Pennsylvanie, la nervosité et la frilosité qui gagnent de plus en plus Trump, sont annonciatrices d’une tambouille juridique, voire plus si le perdant fait davantage de résistance.

Décomptes manuels, saisine la Cour suprême fédérale, Trump brandit toutes les options, pour signifier qu’il croit ferme être réélu sur un fauteuil, qu’il n’est pas question qu’on le prive de ce second mandat.

Contextualisée en Afrique avec les présents exemples guinéen et ivoirien, cette bagarre post-électorale dans la grande Amérique met au goût du jour, qu’aucune élection n’est exempte de contestations y compris dans une des plus vieilles démocraties du monde. L’Afrique ne porte donc plus cette marque d’élections à problèmes comme un sceau d’infamie, mais même l’Amérique tocpuevillienne, n’échappe pas à cette déficience politique.

Car Joe Biden, a été aussi clair : il ne sera pas le dindon de la force, et s’il est vraiment le gagnant, il est prêt à se battre devant toutes les juridictions de l’oncle Sam.

Voici la grande Amérique en passe d’être transformée en champ de bataille électorale. La guerre du trône est bien là. Et  malgré le fait que 3 des 9 juges de la Cour suprême fédérale aient été nommés par Trump, la dernière Amy Coney Barrett, il est possible, qu’ils lui appliquent le devoir d’ingratitude ! Que restera-t-il alors à Trump après le box du tribunal, sinon la boxe de la rue. L’Amérique pourrait être un Westeros, où se déroulera un vrai Game of Thrones. Ce sera vilain, et on ose espérer qu’on n’en arrivera pas.

Pour le moment, osons partager cette tare culturelle jugée propre à l’Afrique : les élections non-consensuelles, qui ne tiennent pas dans la norme de l’acceptabilité frappent aussi le Nouveau monde. Et ailleurs comme la Biélorussie !

Même avec la plus vieille constitution du monde, bien cisaillée par la raison et la conscience des pères fondateurs et perpétués par la tradition même avec 2 principaux partis qui alternent à la Maison blanche, ce genre de couac est survenue, l’Afrique n’est plus seule !

20 ans après le scénario du même tonneau George W. Bush # Al Gore, lequel scénario avait contraint à opérer le comptage manuel des 425 000 voix en Floride, les Américains s’apprêtent à vivre une nouvelle saga électorale de même acabit dont on croyait qu’elle ne faisait florilège que sur le vieux continent. Maigre consolation pour les Africains mais qui peuvent pousser au moins un «chiche, les crises post-électorales ne sont pas l’apanage de l’Afrique».

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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