Garde à vue de Sarkozy : La justice française, et la vengeance outre-tombe de Kadhafi

Garde à vue de Sarkozy : La justice française, et la vengeance outre-tombe de Kadhafi

Certes, l’évènement est français et n’eut été le fait qu’il puise certaines de ses racines en Libye, il aurait été plus judicieux que ce soit la presse hexagonale et européenne uniquement qui le traite.

Mais eut égard à la personnalité du mis en cause et la gravité des faits, qui malgré le temps, sont demeurés peu ou prou sous les feux de la rampe, et qui refont surface, presque 7 ans après la disparition du Guide, et au lendemain de l’annonce de son fils, Seif El Islam, de briguer la magistrature suprême, la presse africaine aurait pu se taire ne peut coller à cette actualité brûlante française. Ainsi donc, Nicolas Sarkozy, l’ancien président français est retenu à Nanterre par la justice de son pays sur le supposé financement de sa campagne de 2007 par Mohamad Kadhafi ! Et pourtant, lors d’une conférence de presse en 2017, face à un journaliste qui demandait si l’homme d’affaires, Ziad Takiedine, lui aurait remis 5 millions d’euros, Nicolas Sarkozy avait répondu : «C’est ça la fonction publique ? Quelle indignité». Et l’ex-président de s’offusquer et défier quiconque lui apportera les preuves. Pourtant, entre Sarkozy et Kadhafi, c’est une histoire d’intérêts aboutis et pas, de calculs, et in fine de guerre, avec la mort du second.

D’abord entre 2005 et 2007, Kadhafi, le Paria international se rapproche de la France, via Sarkozy, alors ministre de l’intérieur qui se rend à Tripoli, à la suite de son patron Chirac. Miracle en 2007, Sarkozy locataire de l’Elysée, les infirmières bulgares retenues depuis 1999 recouvrent la liberté, grâce à Claude Gueant et Cecilia.

Décembre 2007, Kadhafi est à Paris où comme à son habitude, il snobe palaces et résidences, préférant sa tente à Marigny et sirotant son lait de chamelle.

2011, sur instigation de la France, la Grande Bretagne et les USA tombent le régime de la Jamahiriya, et ce fut la première fois que Seif El Islam évoque le grisbi de Kadhafi offert à Sarkozy pour sa campagne.

Véritablement, la boule puante libyenne éclatera à la poire de Sarkozy, en 2012 par Mediapart avec une note de Moussa Koussa accréditant la thèse des …liberalites Kadhafiennes pour Sarkozy. La justice s’empare de l’affaire et trace deux personnalités sulfureuses, Alexandre Djouri et Ziad Takiedine. Les canents de l’ex-ministre libyen du pétrole, Chokri Ghanem, mentionnent également des sous remis à Sarkozy. Depuis hier 20 mars 2018, Sarkozy devenu justiciable normal, est en garde à vue et son ancien collaborateur, Claude Gueant est aussi interrogé. Dura lex Sed lex, la loi est dure mais c’est la loi et si un ex-président en est arrivé à là, cela est la preuve palpable d’une justice française indépendante, qui aura mis 5 ans pou investiguer. Reste qu’en la matière, le parfum politique n’est jamais loin, et sa famille politique crie à l’acharnement. La seule certitude, c’est qu’on a l’impression que la justice a toujours été aux baskets de Sarkozy même lorsqu’il était président. Comme, si elle avait un compte à régler avec lui. Il est vrai aussi que la perception que beaucoup de Français et d’Africains ont de Sarkozy n’est pas toujours élogieuse. Quel épilogue pour ce long feuilleton judiciaire ? Sarkozy se lavera-t-il définitivement de tout soupçon ? La vengeance outre-tombe de Kadhafi semble avoir été déclenchée, par …la justice française.

La Rédaction

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