Pour qui suit l’actualité électorale en Côte d’Ivoire a l’impression que l’histoire, à défaut de se répéter émet des bégaiements. Cas de la liste électorale laquelle a toujours été la mère des batailles. En 2020, il a fallu guerroyer, pinailler pour que la liste jugée «grise» soit éclaircie par une nouvelle révision en juin de la même année.
Pour l’échéance du 25 octobre 2025, c’est encore plus laborieux : certes, sur 8,5 millions d’électeurs dont près de 750 mille nouveaux inscrits, on peut estimer que Ibrahime Kuibiert Coulibaly et ses collaborateurs de la CEI ont crapahuté pour ratisser large, mais il manque tout de même les noms de 4 électeurs qui fait qu’il y a une cristallisation sur cette liste électorale, et même des questionnements sur le processus : Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, Tidjane Thiam du PDCI, Guillaume Soro de GPS et Charles Blé Goudé de la COJEP. Chacun de ces personnalités est représentatif d’un électorat, agglomère des aspirations d’Ivoiriens.
Chacun des 4 pour une raison ou pour autre problème judiciaire ou autre a vu son nom être biffé par la CEI. Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Blé Goudé sont proscrits pour cette élection pour de vieilles casseroles judiciaires, même s’ils se prévalent de l’amnistie.
Tidjane Thiam, pour imprévoyance ou négligence, se heurte à une histoire d’ivoirité qu’il semble avoir résolue, en réalité pour mieux sauter (démission du PDCI pour se faire réélire) las, il n’a pas été réintégré sur la liste. Et veut ester devant les juriditions internationales (ONU). A l’étape actuelle, sous inventaire d’une évolution, 3 scénarii se présentent pour cette présidentielle en Côte d’Ivoire au regard de l’inéligibilité de ces 4 leaders :
1 – Le scénario PASTEF au Sénégal. Il est vrai qu’au PPA-CI, trouver un remplaçant à Gbagbo relève d’une gageure et serait improductif. Mais, si les choses restent ainsi pourquoi pas, ce serait l’occasion de passer la main ? En ce qui concerne Tidjane Thiam, c’est faisable, et il y a dans l’écurie du parti houphouëtiste, beaucoup de chevaux sur lesquels on peut miser. Reste à taire les querelles picrocholines pour trouver le mouton à 5 pattes, excepté Thiam. Quant au cas Soro, convenons que sans lui, Génération Peuples Solidaires est l’ombre de lui-même.
Ses adjoints sont en exil ou ont rejoint le RHDP et lui-même n’a pas foulé le sol ivoirien depuis 8 ans. Idem pour Blé Goudé, le COJEP n’a pas d’existence en dehors de Goudé.
2 – Le scénario n°2 serait un remake de 2020. A savoir, procéder à une révision de la liste électorale, l’ultime mi ou fin juin 2025. A condition que les partis politiques fassent un brainstorming pour s’entendre sur certains points. Ce qui permettrait d’intégrer les illustres absents.
3 – Enfin, le dernier scénario serait que les choses restent ainsi, ce serait une présidentielle non inclusive, avec une grande inconnue, le taux de participation, car si les 4 leaders sont absents, beaucoup d’Ivoiriens risquent d’aller à la pêche, le 25 octobre 2025.
Mais, il y a pire, la mise à l’écart de Gbagbo, Thiam, Soro et Blé Goudé, vicie l’élection et risque de replonger la Côte d’Ivoire dans des lendemains d’incertitudes pour ne pas dire dans un cahotement crisogène. Sans présager de rien, si le 21 juin 2025, Alassane Ouattara est candidat lors du congrès du RHDP ou si un de ses lieutenants est choisi, il n’y aura personne en face, et ce serait une élection tronquée car des candidats sérieux ont été écartés pour des raisons valables ou non. Il reste encore quelques mois, et croisons les doigts pour que les Ivoiriens aient la sagesse, la raison et le discernement.
La REDACTION
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