L’information nous est parvenue hier mercredi 6 mars 2019 aux environs de 20 heures 30 minutes. L’unique général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie burkinabè, malade depuis quelques mois a été évacué en Tunisie le 6 mars 2019 pour des «raisons sanitaires». Selon le communiqué, signé par le porte-parole du gouvernement, en Tunisie, le général Bassolé «subira des soins appropriés comme recommandés par ses médecins». (cf.communiqué page 3) Ces dernières semaines l’homme avait même été hospitalisé au CHU de Tengandogo à Ouaga.
Enfin ! Sommes-nous tenter de dire aujourd’hui avec cette décision qui intervient au moment où on l’attendait le moins. C’est connu, l’homme avait été présenté sous tous les tableaux et tout ce qui touchait à sa personne éveillait des montées d’adrénaline du côté des Organisations de la société civile (OSC) présentées comme des affidés du pouvoir en place. A ce titre, on se rappelle comme hier de la manifestation spontanée organisée contre sa mise en liberté provisoire, décidée par le juge dans l’affaire du putsch manqué, commuée en résidence surveillée dans une villa de Ouaga 2000. En fait pour beaucoup, les problèmes cardiaques de Djibrill ne nécessitaient pas des soins à l’extérieur, et une polémique malsaine, s’est même invitée dans son cas. Pour d’aucuns s’il peut recevoir à sa résidence surveillée et jouer à la pétanque, c’est qu’il se porte comme un charme. Pour d’autres, c’est au prix de mille efforts et d’un mental fort qu’il tient. Mais, on sentait en tout cas pour ceux qui l’ont approché ces derniers temps que l’homme souffrait. Loin des sirènes politiques, plusieurs observateurs affirmaient Mezza Voce, que l’état de santé de l’homme devenait préoccupant. Et c’est du reste ce qui a été donné de constater au cours des dernières semaines du côté de la salle des banquets de Ouaga 2000, où se tient le procès dans lequel il est accusé d’attentat à la sûreté de l’Etat, de trahison.
A la vérité, s’il y a résistance quant à l’évacuation de Djibrill, c’est que in petto, beaucoup estiment que l’homme hors du Burkina ne reviendra pas, et surtout qu’il constituera un danger réel pour le régime actuel. Très connecté de par ses fonctions passées, et via ses frères du Compas et de l’Equerre, (Franc-maçonnerie) Djibrill est effectivement un homme très puissant.
Gouverner, c’est arbitrer, prendre des décisions et assumer. Lorsque le ministre Alpha Barry est allé rendre visite à Djibrill à sa sortie du CHU de Tengandogo, il ya quelques jours, l’éventualité de l’évacuation avait été évoquée, et a été transmise au ministre de la Défense Chérrif Sy qui a donné son accord lequel accord suppose un feu vert de Kosyam. Le Burkina a donc décidé d’évacuer Djibrill, c’est à son honneur, c’est responsable car la santé d’abord. En faisant fi des supposés velléités de déstabilisation du pays que l’homme ferait hors du pays. C’est bien penser car prendre le risque du pire, et on touche du bois aurait été désastreux pour le gouvernement.
La rédaction
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