Son tropisme français est donc resté intact, la preuve par cette première visite que George Weah, le footeux talentueux, devenu président par la loi des urnes, effectue au bord de la Seine, du 20 au 23 février 2018.
De par sa langue, le peuplement du pays avec ses 4,6 millions d’habitants, son origine, il aurait pu débuter sa première visite hors du Libéria, en tant que chef d’Etat chez Theresa May de la Grande-Bretagne ou même aux Etats-Unis d’Amérique. C’est qu’entre Weah et la France, il y a un lien insécable qu’a contribué à forger le ballon rond. As-Monaco, Olympique de Marseille puis et surtout PSG, ce parcours footballistique lie à jamais le Ballon d’or 1995 à la France. Qui l’eut cru que l’attaquant libérien du PSG, des années 90 serait reçu un jour sous les lambris de la présidence tricolore ?
Une visite d’ailleurs estampillée politique certes, mais surtout sport et développement. D’abord, le détour de George Weah au Centre national des Arts et métiers où il eut un échange direct hier avec les étudiants, est éminemment politique, car c’est une première et on rapproche cette immersion à celle d’Emmuel Macron de Ouagadougou, le 24 novembre dernier.
Au demeurant, le parallèle est vite fait entre ces deux rencontres pour parler de Macron africain au sujet de Weah, qui rend visite au Macron de France.
Le président libérien, qui, par une prétérition, cet art de parler de quelque chose, tout en disant qu’on n’en parle pas, dira simplement que «ce que fait Macron c’est bien, alors, si je l’imite…». Chassez le naturel, il reviendra au galop, la rencontre Weah-Macron, sera foot, ou ne le sera pas. Tenez, rien que par la brochette des invités qui ont tous un lien avec le rectangle vert : à commencer par le grand manitou de la planète du ballon rond, Gianni Infantino; le patron de la Fédération française de foot (FFF) Noël le Graet et les Didier Drogba, kylian Mbappé et le jeune Thimoty Weah, qui emprunte la pas de son père de président au … PSG.
Entre canard ladré, camembert et spiritueux select, les deux Macron ne manqueront pas de parler PSG et OM, l’un ayant fait ses plus beaux jours dans ces deux équipes, l’autre ayant son cœur qui bat pour la cité phocéenne. Ayant été oint du mandat suprême par les jeunes, le quinqua Weah, veut leur renvoyer l’ascenseur, via le sport de développement. Au menu donc du déjeuner figure aussi donc ce fonds d’investissement que le président du Libéria veut monter pour le sport en Afrique, en s’appuyant sur l’Agence française du développement (AFD) ou la Banque mondiale. Mais Weah a aussi besoin de soutien financier, car il lui faut fissa fissa obtenir 75 millions de dollars, pour payer les salaires des fonctionnaires, dans un Libéria impécunieux qu’a durci Ebola.
D’où la séance de charme avec le MEDEF bien inscrite dans l’agenda de ce séjour de 4 jours. Enfin, une lecture en creux de cette image Macron-Weah à l’Elysée, aujourd’hui, 21 février renvoie, à cette nouvelle politique sans filtre, décomplexé, «Cette politique africaine, sans politique», selon les mots macronistes à Ouaga, qui déborde l’ex-glacis français. L’escale de Macron à Accra en novembre le prouve également. Quand deux Macron se croisent, ça donne quoi ? Beaucoup de discours et des projets pour la jeunesse.
Sam Chris
COMMENTAIRES