Le bout du tunnel reste toujours loin pour les familles et proches de nos deux confrères enlevés et tués le 2 novembre 2013 à Kidal au Mali. Neuf ans après, et comme un rituel, l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont de nouveau donné de la voix pour que jaillisse la lumière sur ce drame qui suscite moult interrogations.
A ce titre, Me Marie Dosé, avocate de ladite association, s’est prononcée en faveur de la levée totale de l’omerta qui plane sur cette page douloureuse. En dépit du secret de l’instruction qui lui impose une certaine réserve, elle a une fois de plus plaidé pour la déclassification du secret-défense qui selon elle, «a malheureusement sa place dans ce dossier». Ce volet semble peser de tout son poids sur ce dossier dont l’enquête peine à progresser depuis lors, rendant les choses beaucoup plus difficiles.
A ces difficultés de l’instruction qui rencontre des couacs à plusieurs niveaux, vient se greffer l’absence de coopération judiciaire et franche entre la France et le Mali dont les relations ont connu un coup de froid depuis l’avènement des colonels au pouvoir il y a un peu plus d’une année. Quid donc de la demande d’audition de l’ancien patron des services de renseignements maliens, Moussa Diawara restée jusque-là sans suite ? S’il faut reconnaître que le dossier comporte d’immenses zones d’ombre du fait de l’absence d’éléments factuels, il est clair que la brouille survenue entre temps entre Paris et Bamako n’arrange pas les choses. L’une des illustrations parfaites de ces obstacles qui plombent l’avancée de l’enquête est la brutale fin du processus d’échanges d’informations entre le magistrat instructeur malien et les juges anti-terroristes français en charge de l’affaire. En résumé, rien n’est fait pour favoriser le jaillissement de la lumière dans cette affaire. Et Me Dosé, toute optimiste qu’elle soit, reconnaît que le chemin pour la vérité reste long et tortueux du fait de ces nombreux tracas.
Davy Richard SEKONE
COMMENTAIRES