Si la compétence d’un premier ministre se mesure à l’aune de la gouaille, du bagout, de la conviction et le sens de la repartie, un tantinet persifleur, alors Abdoulaye Maïga, qui, outre ses qualités a su gagner rapidement la confiance du premier cercle de Goïta, le général Maïga sera un bon chef de gouvernement !
Tout est allé à la vitesse grand V, après le limogeage de Choguel Maïga ci-devant premier ministre du Mali. Le général de division, Abdoulaye Maïga a été bombardé hier 21 novembre 2024 sur le coup de 12 h GMT, nouveau premier ministre. Finis les intérims à ce poste, et il remplace au pied levé et pour de bon Choguel Maïga, licencié la veille 20 novembre 2024, pour cause de divergences profondes avec le président Assimi Goïta sur la conduite de la Transition. Un Maïga peut en cacher un autre, un Maïga soldat remplace un civil.
Voici venus les jours d’un faucon à la Primature à un moment crucial de la vie de la Transition, laquelle Transition a été lâchée par le PM civil, Choguel, en qui les militaires avaient placé leur confiance. A regarder l’équipe du général Maïga I, on peut penser que les maîtres de Kati et du Mali ont maintenu le personnel décisionnel, les mêmes ministres à leurs postes.
En vérité, s’il y a mésentente entre Assimi Goïta et le premier ministre congédié, lequel a commencé à distiller des piques sibyllines telle «Le Nil a atteint le Caire…», s’il y a donc bisbilles entre les militaires et l’ex-chef de gouvernement, la grave crise politique semble exclue, mais par contre l’exfiltration en rase-mottes d’un Choguel devenu indésirable est crédible !
Que fera le général Abdoulaye Maïga à la primature ? Maintenir en premier lieu le cap fixé par Assimi Goïta. Pas de problème avec celui qui faisait déjà le job à lui confier : la sortie-brûlot sur la tribune de l’ONU c’est lui, et les différentes répliques à tous les contempteurs de la Transition, c’est encore l’inénarrable général Abdoulaye Maïga.
Il est certain que comme l’une des têtes de l’Exécutif, il s’affirmera rien que pour montrer que le départ de son prédécesseur est un épiphénomène dans la marche du «Mali Coura» (Nouveau Mali en Bambara). Militaire, il sera en osmose avec ses frères d’armes au sommet, au premier duquel, le chef de l’Etat, le général d’armée, Assimi Goïta !
Comme pour dire que «y a foé» (circulez, il n’y a rien à voir), les dirigeants militaires poursuivent leur gouvernance en fermant la parenthèse Choguel. Avec le général Abdoulaye Maïga, chef de gouvernement, c’est un tournant radical avec plus de fermeté ! Les généraux jettent les masques pour affronter la classe politique sans gants ! Vont-ils chercher de nouveaux alliés ? Les lendemains sont incertains dans ce pays frère, qui a plus que besoin d’unité pour affronter aussi l’hydre terroriste.
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA
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