Gorba, un an déjà : Son absence, maillon faible du MPP pour 2020

Gorba, un an déjà : Son absence, maillon faible du MPP pour 2020

Salif Diallo a choisi de partir de façon théâtrale le 19 août 2017. On le savait souffrant, mais pas sur le point de mourir ainsi. Un an déjà donc que le Machiavel du Yatenga n’a plus échafaudé d’intrigues, n’a plus fait de sortie qui horripile l’opposition, un an déjà que sa silhouette ne hante plus les cénacles et meetings du MPP, la formation politique qu’il a créée avec Roch et Simon. Hagiographes et historiens, partisans et adversaires politiques reconnaissent en lui un génie politique, qui aura été ces 30 dernières années, une icône du microcosme burkinabè.

L’homme qui avait déclaré sans sourciller à Ouahigouya que «Roch sera le prochain président» après avoir contribué à la chute de celui dont il fut l’éminence grise ou l’âme damnée, était le dauphin constitutionnel de Roch et surtout le Richelieu de la politique du MPP. Il avait compris que mieux vaut que le prince soit craint plutôt que d’être aimé. Que se passe la vie sans Salif Diallo au MPP et même national ?

Les premiers mois de flottement écoulés, le MPP a essayé de colmater l’anfractuosité laissée par le personnage. Simon Compaoré qui a hérité au pied levé de l’intérim du parti, tombe à pic. Il a quasiment le même tempérament que le disparu, les réseaux et la distribution de l’espèce sonnante et trébuchante en moins. Ses orphelins d’héritiers que d’aucuns voulaient que Roch pousse à la porte sont demeurés à leur poste, ce qui fait que l’implosion du MPP tant annoncée après sa mort, n’a pas eu lieu, ce qui fait qu’ils crapahuteront dur pour les batailles futures. Mais comme l’a reconnu, un cacique du parti majoritaire, «on ne remplace pas un Salif … qui a son histoire politique singulière». Roch est seul désormais maître à bord, et les bouches fendues au mauvais endroit pensent qu’autant Salif était utile, au président, autant, le caractère ombrageux de l’homme, dérangeait. Il est vrai que Roch, c’est l’eau, et Salif, c’est le feu, deux éléments opposés depuis des millénaires.

Qui pour souvent répondre par des scénarios tordus à l’adversaire politique ? Qui pour dire le holà à des militants du MPP trop prétentieux ? Qui pour assener et recevoir des coups ? Il n’y en a pas beaucoup de Salif au MPP et dans le sérail, la plupart veut bien le nectar du pouvoir, sans ses servitudes. Roch se retrouve souvent en première ligne. Une posture qui fragilise la fonction. Pour de nombreux analystes, Salif Diallo manquera surtout pour l’échéance de 2020, tant l’homme était toujours en avance sur les objectifs politiques, car il avait aussi une qualité incontestable : la vision. 

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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