Gouvernement Achi I en Côte d’Ivoire : Transitoire  ou de «Photocopie» en pole position ?

Gouvernement Achi I en Côte d’Ivoire : Transitoire  ou de «Photocopie» en pole position ?

Le capitaine Alassane Dramane Ouattara, désormais seul maître à bord du navire du RHDP, a fait son choix. Le gouvernement du nouveau Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, est tombé ce 6 avril 2021.

ADO y affirme sa suprématie. Les proches du défunt Hamed Bakayoko sont exit. S’installe désormais le nouvel establishment où l’on sent une forte odeur de pro-Gon Coulibaly et de  fratrie, diffusée par un certain Téné Birahima  Ouattara.

Le frère cadet du Président ivoirien est désormais le numéro 3 de l’exécutif dans l’ordre protocolaire, après le Premier ministre et la ministre Kandia Camara. En effet, outre le fait d’avoir été confirmé au poste oh combien régalien et de confiance de la Défense, il est bombardé ministre d’Etat. Sont-ce là les prémices de ce qui se murmure dans les «garbadromes», c’est-à-dire dans les restaurants populaires et même dans certains salons feutrés que ce serait un marche-pied vers la vice-présidence, l’anti-chambre de la présidence, selon la Constitution. En tout cas les langues susurrent, après deux bouchées d’attiéké au thon que l’aîné de président prépare son frère à le remplacer sur le fauteuil présidentiel, qui prendrait alors ainsi une forte coloration …familiale ! Evidemment, ce ne sont que des supputations et nul n’étant dans la tête du PRADO, (Alassane Ouattara) on n’en sait rien !

Mais comme on aime le dire sous les chaumières ici, au-dessous des tropiques, il y a rarement de fumée sans flamme ! Gouvernement resserré donc avec une once de Jouvence, mais trop pro-Ouattara compatible. On remarquera des départs emblématiques tels Ali Coulibaly ou encore, Sidiki Konaté, qui paie cash, les soupçons réels ou fantasmés d’être une taupe.

La montée en grade de Kandia Camara, ouattariste pur jus aux Affaires étrangères (en lieu et place d’Ali Coulibaly, dont les accointances d’avec Hambak étaient de notoriété publique, même s’il était également de la galaxie Gon Coulibaly) est aussi le signe que le chef de l’Etat veut des fidèles à toute épreuve.

Evidemment pour «Photocopie», c’est un truisme ! A bien des égards, si l’on demande aujourd’hui à ADO dans quelles mains il serait prêt à abandonner son souffle de vie et sa confiance, les pronostics pencheraient largement en faveur du frère de sein et de sang. Et qui pourrait bien l’en vouloir !

En attendant, le verdict donné par la Cour pénale internationale et qui a délié Laurent Gbagbo et Blé Goudé des chaines des geôles de la Haye, oriente une autre lecture sur la composition du nouveau gouvernement. Il ressemble à une équipe «provisoire», un moteur d’attente mis en branle en attendant que le véritable ne soit prêt en usine et ne puisse vrombir sous le capot du pays. Alassane Dramane Ouattara avait laissé croire qu’il pourrait bien avoir succombé aux charmes de Dame réconciliation nationale. Sinon, la création d’un ministère dédié exclusivement à cette question trouverait difficilement son sens.

Le capitaine du RHDP attend-t-il le retour du Woody Laurent Gbagbo) dans son Mama natal pour lancer les vapeurs de la machine de la réconciliation, dont le carburant pourrait être un gouvernement d’union nationale ? Peut-être. Et si c’est le cas, les actes sur le terrain ne devraient plus manquer d’être posés et de façon bien visibles. En commençant par exemple à l’accueillir, peut-être pas en enfant prodige, mais en ancien président, lavé de tout soupçon après 10 ans à La Haye et à faible table rase des 20 ans de prison. Alors gouvernement transitoire, en attendant, celui d’Union nationale, ou gouvernement de propulsion de «Photocopie» vers des cieux de présidentiable via la vice-présidence ? Difficile d’y répondre sauf à être Ouattara lui-même. Et encore …

Ahmed BAMBARA

 

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