Gouvernement Damiba I : 3 grosses prises dans l’escarcelle

Gouvernement Damiba I : 3 grosses prises dans l’escarcelle

Si le premier ministre Albert Ouédraogo doit sa nomination à Pierre-Claver Damiba, oncle du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, la nouvelle équipe gouvernementale qu’il aura à manager en tant que primus inter parens, est  elle, le fruit d’un dosage régional d’où transparaît tout de même un petit tropisme des «goyaves chaudes» (surnom de la ville de Koupéla d’où est originaire le nouvel homme fort du Burkina) avec plusieurs ministres issus sur cet axe (Koupéla-Pouyenga). Ce gouvernement de 25 membres qui respecte l’esprit et la lettre de la Charte est composé d’hommes et de femmes 6 au total pour le genre, reconnus pour leur compétence, leur prohibé et engagement, voire leur passion.

Certes, il y a des entrées qui suscitent la polémique, et même une réprobation. Mais un chef d’Etat désigne qui il veut pour être ministre !

Ce gouvernement Damiba I se signale par l’entrée de 3 identités remarquables :

– Yéro Boly, qui se voit bombarder ministre d’Etat, de la Cohésion sociale et de la Réconciliation est une grosse prise de Damiba. Confier ce département oh combien sensible à un peul, qui plus a été directeur de cabinet, ministre de l’Administration territoriale et ministre de la Défense plusieurs fois ambassadeur sous Blaise Compaoré est une trouvaille géniale pour la paix des cœurs.

– seconde prise dans la gibecière de Damiba, l’arrivée inattendue et chahutée de Bassolma Bazié, 8 ans secrétaire général de la toute puissante CGT-B qui a donné du fil à retordre aux différents gouvernements, jusqu’en janvier 2021 date à laquelle il a quitté la tête du syndicat. c’est une bonne pioche pour Damiba, car il est parvenu à faire «trahir» les idéaux de Bassolma. Lequel passe de l’autre côté de la barrière, et c’est sûr que ses amis syndicalistes ne lui feront pas de cadeaux. Ils vont réclamer la suppression de l’IUTS, la remise à plat des grilles salariales, or vu les gels budgétaires et l’attentisme des PTF, la période connaîtra une baisse des recettes, et Bassolma aura à expliquer certaines réalités du Budget de l’Etat.

Déjà à la CGT-B, son remplaçant, Moussa Diallo n’a pas manqué de lui décrocher «ses vérités». Une base CGT-B qui se demande si elle n’est pas utilisée comme marchepieds ! A la vérité, les grands syndicalistes qui deviennent ministres ont 2 trajectoires, soit ils sont digérés par le système qu’ils intègrent, soit ils sont éjectés dès les premières difficultés. Quel chemin va emprunter Bassolma dans le gouvernement issu du coup d’Etat? L’image de la CGT-B en a pris un sérieux coup, d’autant que c’est avec un pouvoir non issu des urnes, qu’il devient ministre.

Enfin, comment ne pas mentionner Me Barthélémy Kéré, ex-président de la CENI, qui a organisé les élections 2016, ex-bâtonnier qui étrenne le ministère de la Justice, Garde des Sceaux. L’entrée de cet homme affable, et compétent surtout comme garde des Sceaux, donne du relief à ce gouvernement attendu au tournant par les Burkinabè.

Evidemment, à côté de ses 3 grosses prises dans l’équipe, on a d’autres figures qui apportent tant bien que mal une plus value, avec le colonel-major Omer Bationo à la Sécurité. «Bon Ballon» signe son retour après les évènements d’avril 2011. On a aussi  la montée comme ministre du Dr Robert Kargougou à la santé alors qu’il fut secrétaire général de ce département il y a 3 ou 4 ans. L’ascension aussi de Mme Olivia Rouamba ci-devant ambassadrice, qui prend la tête de la diplomatie burkinabè, est un signal fort pour le genre, la transition aura besoin du tact de cette dame et ses connections pour que le Burkina Faso soit totalement fréquentable.

C’est la première fois aussi qu’on essaie de trouver un équilibre religieux, avec l’entrée de Naaba Boalga de Dawelgué (village de Saponé), comme chargé des affaires religieuses et du culte. L’ex-chroniqueur Des Mercredi de Zoodnoma dans l’Observateur paalga permet de mettre ce domaine en exergue.

Enfin, Lionel Bilgo est nommé ministre de l’Education nationale, et c’est une jouvence qui est ainsi opérée. Au finish, c’est un gouvernement qui part avec des préjugés acceptables sous réserve de se mettre au travail et d’obtenir des résultats. Le terrain, rien que le terrain où souvent les surdiplômés et les grandes gueules sont confrontés aux dures réalités du rapport au pouvoir.

La REDACTION

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