Grand oral de Tshisekedi en RDC : «Fatshi» déjà dans la peau du président-candidat

Grand oral de Tshisekedi en RDC : «Fatshi» déjà dans la peau du président-candidat

Elu en janvier 2020, Félix Tshisekedi, qu’on disait président par procuration ou «arrangé» marque la première alternative de ce pays-continent qui ne connut que dictatures et rebellions. Après avoir balisé l’extérieur par de véritables déplacements diplomatiques en Europe, et aux Etats-Unis d’Amérique, pour lever une ombrageuse tutelle kabiliste, Tshisekedi était parvenu à détricoter le système de son prédécesseur et à s’emparer des 2 chambres, et en créant l’union sacrée qui accoucha d’un gouvernement à lui tout acquis. Exit les 65 ministres imposés au début, et voici venue une équipe qu’il contrôle.

Aujourd’hui, le patron en RDC, c’est lui et il l’a montré lors de son discours sur la situation de la Nation, de ce 13 décembre 2021. Un discours sur la situation de la Nation (DSN) est un diagnostic sur l’existant à N-1 ; c’est-à-dire, c’est en somme le bilan de sa première année comme président mais aussi, un préambule de son programme de candidat pour 2023. Que retenir de ce grand oral du président-candidat ?

Loin de la sinistrose de 2020, dans laquelle il avait prononcé son premier discours, la cuvée d’hier devant la chambre haute et celle basse réunies, se voulait un langage politique enrobé aux défis et acquis. Evidemment dans ce Congo luxuriant, très riche en ressources hydriques, hydrologiques et géologiques, la guerre, ou plutôt les rebellions ont toujours été dans le décorum du quotidien. Et Tshisekedi ne pouvait que s’y attarder.

Il y a aussi les AFD dont a parlé Tshisekedi mais, sous les feux nourris des députés, il a dû s’expliquer également sur la présence de soldats ougandais en RDC … pour épauler leurs frères d’armes.

Naturellement, nul n’était dupe, et point de fioritures, l’échéance de 2023 était dans les tous cortex, à commencer par celui de Tshisekedi. Et comme tout le processus se bloquait sur le nom de Denis Kadima, actuel président de la CENI, élu avec la bénédiction du CASH, et de 6 Eglises du Réveil, mais que renâclent à reconnaître le FCC pro-Kabila, ainsi que l’Eglise catholique et les protestants, Tshisekedi a encore tranché.

Sans avoir été volubile sur la question «Fatshi» s’est voulu limpide : Kadima, c’est aussi son choix à lui, et ceux qui convoitent son fauteuil seraient bien inspirés d’envoyer leurs représentants à la CENI, en particulier, le FCC, qui y est toujours aux abonnés absents pour cause de consensus.

Et comme une élection en RD Congo, c’est un Budget hors norme, celui qui veut rempiler en 2023, a invité les députés à voter conséquemment des moyens colossaux pour la réussite du processus électoral, et de l’élection elle-même.

Insécurité, corruption, son travail à la tête de l’UA à l’orée de passer le témoin au Sénégalais Macky Sall en février… On l’aura constaté, de discours sur la situation de la Nation, c’est le discours d’un candidat à la présidentielle qu’a prononcé Tshisekedi une sorte de répétition avant le véritable discours de compétition.

Il faut dire que Tshisekedi a peut-être le nez creux quand on sait que le camp Kabila et son FCC, ne lui ont jamais pardonné ce qu’ils considèrent comme une «trahison», et il sait aussi que ce second mandat qu’il appelle de ses vœux et de ses votes, sera corsé, car même certains de ses alliés comme Moïse Katumbi ou Jean-Pierre Bamba pourraient avoir la tentation du palais de la Nation. Sans oublier Martin Fayulu qui rumine et Kabila qui se fait discret, mais qui pourrait dans l’ombre saboter cette ambition.

La REDACTION

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