Grand oral du premier ministre :  Entre réalisme et funambulisme

Grand oral du premier ministre : Entre réalisme et funambulisme

Quel est le tableau clinique du Burkina Faso durant les 12 derniers mois ? C’est à cette question qu’a repondu le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba (PKT), à traverss le discours sur la situation de la Nation (DSN).

Deux heures d’horloge, c’est le temps mis par le chef du gouvernement pour décliner l’existant au Burkina au plan politique, économique et social. Formellement, le discours de la méthode a évolué, comparativement au dernier DSN, où un Kaba, assenait certaines vérités en particulier, les chiffres sans souvent tenir compte de la réalité, ou donnait l’impression de ne pas être convaincu. Le ton était comminatoire, le débit haché et hésitant, transformant un DSN en un semblant de monologue ennuyant et ennuyeux. Hier, il y a eu un lèges mieux, dans la façon de rendre la copie de ce DSN, puisque PKT, faisait même des haltes, pour commenter certains aspects de son speech, comme par exemple, sur le Sourou où il est persuadé qu’il demeure le grenier du Burkina, pour peu qu’on investisse dans l’agriculture.

Sur le fond, il y a et il y aura immanquablement cet air du déjà entendu. PKT a égrené des réalisations du gouvernement et naturellement, le PNDES, la matrice fondatrice du programme présidentiel a été omniprésent, tout au long de cette description du Burkina en 2017. Les «performances macro-économiques» ont encore été brandies par ce dernier.  En la matière, la santé du Burkina est meilleure et en dépit d’une situation sécuritaire délicate, des grèves à n’en pas finir, les fondamentaux économiques restent acceptables. Selon PKT, donc la richesse de la nation burkinabè s’épaissit et déréchef la «main invisible» chère à Adam Smith, continue à autoréguler le marché burkinabè, dont les deux mamelles demeurent les intérêts privés et publics. Mais quel marché dans cette ambiance de sinistrose économique ? Martingale habituelle et quasi-immuable, chacun des groupes parlementaire n’a pas manqué de mettre son prisme dans ce discours premier ministériel, réglé par l’article 109 de la constitution. Si des députés de la majorité présidentielle se sont épanchés dans des bordées louangeuses ou la flagornerie le dispute à la critique envers leurs collègues de l’opposition, ces derniers ont soulevé une vérité irréfragable sur laquelle de nombreux Burkinabè s’accordent : comme le petit chien de M. Bergeret, ne regardait jamais le bleu ciel incomestible, les embellies marco-économiques ne sont pas mangeables dans les assiettes. Les batailles en matière de santé (hôpitaux- corps médical-matériels), d’éducation (les bacheliers de 2016 sont toujours en Terminale, faute de rentrée universitaire), d’eau (malgré Ziga II, les Ouagalais ont souvent soif) sont autant de défis à gagner impérativement. In fine, ce grand oral aura été  plus réaliste, en dépit de quelques oublis… volontaires ?

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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