Le 6 octobre 2024, les Tunisiens iront aux urnes pour élire le président de la République. A 6 semaines de cette échéance cruciale, le président Kais Saied a procédé ce 25 août 2024, à un grand chamboulement de l’équipe gouvernementale. 19 ministres sont «défenestrés» dont les titulaires des maroquins de souveraineté que sont la Défense et les Affaires étrangères.
En élaguant largement le gouvernement pour les remplacer, le locataire de Carthage ne donne aucune raison officielle. De toute façon, il y a bien longtemps que le président Saied a habitué ses compatriotes à de telles oukases : depuis le 8 août dernier par exemple, le premier ministre d’alors Najla Bouden, Ahmed Hachani avait été congédié sans management, et n’a jamais été remplacé.
Le 25 juillet 2021, il avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature, et le parlement, fait adopter une nouvelle Constitution et gouverne depuis par ordonnances.
Des législatives anticipées, et maintenant cette présidentielle du 6 octobre. Rien d’étonnant dans la marque de gouvernance de Kais Saied, qui prend à présent tout le pouvoir. Car les nouveaux ministres sont soit totalement acquis, soit sont inaudibles dans l’opinion nationale.
A présent, Kais Saied est le seul maître de Carthage, sinon le seul maître de Tunisie et le scrutin du 6 octobre, pour ce spécialiste des Lois fondamentales, élu démocratiquement en octobre 2019, s’avère être un boulevard pour se succéder à lui-même, car on voit mal comment ses opposants pourront l’en empêcher.
La REDACTION
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