Grève au MINEFID :   Les syndicats dénoncent des menaces et intimidations

Grève au MINEFID :  Les syndicats dénoncent des menaces et intimidations

Le bilan des 120 heures de grève observées et la décision de poursuivre la pression sur le gouvernement à travers la tenue d’un sit-in de 120 heures à compter du lundi 28 mai 2018, c’est ce qui a motivé la Coordination des syndicats du Ministère en charge de l’économie et des finances (CS- MEF) à rencontrer les hommes des médias. C’était ce samedi 26 mai 2018 à la Bourse du travail.

Ges 21, 22, 23 24 et 25 mai 2018, les travailleurs du Ministère de léconomie, des finances, et du développement (MINEFID) étaient en grève sur toute l’étendue du territoire. Au lendemain de la fin de ladite grève dont le mot d’ordre a été lancé par la Coordination des syndicats du Ministère en charge de l’économie et des finances (CS- MEF), la même coordination appelle les travailleurs du MINEFID à observer un sit-in de 120 heures du lundi 28 au vendredi 1er juin sur toute l’étendue du territoire. Il faut rappeler que la grève qui a connu un succès en termes de mobilisation, et dont le taux de mobilisation est estimé à 95% selon le coordonnateur national de la CS-MEF, Mathias Kadiogo, par ailleurs, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la douane (SYNATRAD) a été lancée dans le but d’amener le gouvernement à se pencher sur les points, sept au total inscrits dans la plateforme revendicative de la coordination. Il faut savoir que malgré la mobilisation réussie, le gouvernement est resté campé sur sa position, ce qui a contraint la CS-MEF à appeler les travailleurs du MINEFID à observer ce sit-in de 120 heures qui va durer tous les jours de 8 heures à 14 heures. Mathias Kadiogo confie qu’à travers ledit sit-in, la coordination dont il a la charge veut exiger la levée des sanctions abusives et autocratiques prises à l’encontre des travailleurs, notamment les responsables relevés de leur poste de responsabilité pour fait de grève, le respect des libertés syndicales et démocratiques des travailleurs du MINEFID, des réponses satisfaisantes sur ses points de revendication. Il soutient qu’en cas d’absence de réaction et de réponses satisfaisantes aux préoccupations ci-dessus citées, le mot d’ordre de sit-in sera reconduit du lundi 4 au vendredi 8 juin 2018.

Une mobilisation réussie malgré les intimidations

S’il y a un point sur lequel la coordination peut se féliciter à la fin des 120 heures de grève, c’est bien sûr la mobilisation réussie, 95 % selon Mathias Kadiogo. S’il confirme que malgré cette mobilisation, le gouvernement n’a pas manifesté la volonté de voir la crise se désamorcer : «c’est avec étonnement que la CS-MEF a noté que pendant toute la durée de la grève, le gouvernement n’a pas jugé opportun de l’inviter sur la table du dialogue (…)», a-t-il soutenu ; il regrette les moyens déployés par ce dernier pour briser par la force la grève et détruire les syndicats selon ses mots. A l’en croire donc, l’exécutif a procédé à des menaces, des intimidations et surtout à des réquisitions massives, abusives et arbitraires. Il ajoute qu’en sus de ces réquisitions, le gouvernement à travers la patronne du MINEFID, a interdit l’accès des travailleurs dans l’enceinte du MINEFID pour le piquet général et dans toutes les structures nationales et locales du MINEFID pour les rassemblements des grévistes durant toute la période de la grève à travers une lettre adressée à la CS-MEF.Le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la douane (SYNATRAD) estime que cette lettre est une violation flagrante des textes en matière de liberté de réunion et des instruments juridiques internationaux, en matière de grève auxquels le Burkina Faso a souscrit. Il souligne que pour faire respecter cette interdiction, le gouvernement a déployé dès le premier jour de la grève, plusieurs centaines d’éléments de la gendarmerie et de la police pour empêcher tout regroupement des travailleurs au niveau des directions et services du MINEFID sur tout le territoire national. Pour couronner le tout, Mathias Kadiogo a confié que lors du Conseil des ministres du 24 mai 2018, deux militants de la coordination ont été relevés de leur fonction de directeur pour la simple raison qu’ils ont exercé leur droit de grève qui leur est reconnu par la constitution. De même a-t-il ajouté, d’autres chefs de services par arrêté du MINEFID ont également été relevés de leur fonction. Au regard de ces faits, il conclut : «tous ces éléments relevés ci-dessus attestent à souhait un refus de dialogue du gouvernement avec nos organisations syndicales autour des préoccupations posées, mais surtout une absence de volonté d’y apporter des réponses satisfaisantes».

Thierry AGBODJAN

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