Grève au Soudan : Cette opération escargot fera-t-elle plier les militaires ?

Grève au Soudan : Cette opération escargot fera-t-elle plier les militaires ?

La grève, les opérations «villes mortes» sont entre autres des armes utilisées par les populations pour manifester un mécontentement ou faire plier un régime, engoncé souvent dans ses certitudes dictatoriales et manducatoires.

Les Soudanais las de faire le guet autour du quartier général des militaires, depuis 6 semaines, ras-le-bolisés par le funambulisme des militaires, fatigués du poker menteur qui se joue au Soudan, ont décidé de monter d’un cran la lutte par un débrayage de 48 heures. Hier 28 mai, puis aujourd’hui 29 mai, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) a décrété une grève générale pour contraindre le général Abdel Fattah Burhan, à mieux prendre leurs revendications matricielles au sérieux.

Les secteurs touchés par ce mouvement sont ceux bancaire, médical, pétrolier et aéroportuaire entre autres. Malgré l’autisme des militaires du Conseil, et même la tuerie de 6 personnes et surtout, la menace de licenciement du général Hemeti n°2 de la junte et la promesse d’un triple salaire pour les briseurs de grève, cette forme de désobéissance civile a eu lieu.

Peut-elle faire céder la soldatesque sur le partage des postes au conseil souverain ? Cette grève peut-elle influencer ceux qui sont liés par Omar El-Béchir par un compagnonnage de 20 ans, pour qu’ils cèdent la direction du pays à des civils ?

Difficile de répondre de façon tranchée à telles questions, mais on tire 3 leçons de ce premier débrayage post-El Béchir :

Les Soudanais peuvent désormais agir pacifiquement et efficacement pour contrer les militaires

L’ALC tient aussi un bout du pouvoir et les militaires le savent et jouent la montre, le dilatoire, si ce n’est la politique du bâton et de la carotte.

Enfin, c’est un test qui permettra aux Soudanais de tirer des leçons pour les actions à venir, car à l’évidence, cette lutte pour la vie, car c’est bien de cela qu’il s’agit après 20 ans de prédation et de terreur, une telle lutte face à des gens qui ont le doigt nerveusement sur la gâchette, en particulier les hommes du général Hemeti, s’avère longue et requiert de la résilience. Ce que possèdent les Soudanais à revendre !

Sam CHRIS

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