Grève de 120 heures des financiers : Plus que jamais déterminés

Grève de 120 heures des financiers : Plus que jamais déterminés

Le Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) à l’appel de la coordination des syndicats du Ministère en charge de l’économie et des finances, observe une grève, depuis le  lundi 18 juin 2018, et qui se poursuivra jusqu’au vendredi 22 juin 2018. Cette grève de 120h entre dans le cadre de la revendication de leur plateforme minimale. Le lundi 18 juin 2018 à Ouagadougou, la Bourse du travail était prise d’assaut par les agents du ministère en charge de l’économie et des finances.

«Grève de 48h des 4 et 5 avril 2018, ensuite,  120h de grève  décrétées du 21 au 25 mai 2018. A celles-ci, s’ajoutent deux semaines de sit-in». Voilà le répertoire de mouvement d’humeur des agents du  Ministère en charge de l’économie et des finances, depuis avril 2018. Le lundi 18 juin 2018, le  Syndicat national des agents des impôts et des domaines passe à la «vitesse supérieure», en décrétant encore une fois de plus  une grève de 120h du lundi 18 juin au vendredi 22 juin 2018. Ce mouvement d’humeur entre dans le cadre de la revendication de leur plateforme minimale qui se résume à sept points. En effet, la cour de la Bourse du travail à Ouagadougou était prise d’assaut par les financiers le lundi 18 juin 2018. Par petits groupes, certains agents devisaient sur les matchs de la coupe du monde, tandis que d’autres se donnaient à cœur joie de jouer à la carte. Dans ce désordre mêlé de brouhaha, nous avons pu rencontrer Bayiré Zakaria, secrétaire général adjoint du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID). Ce dernier est revenu sur les motivations qui ont prévalu à la tenue de cette grève : «Nous sommes en grève, parce que le gouvernement refuse d’apporter des réponses satisfaisantes à nos préoccupations qu’on lui a soumises depuis le 14 mars 2018». Pour ce dernier, les échanges avec le gouvernement, il y en a eu, mais infructueux. C’est dans le souci de trouver une sortie de crise  poursuit-il, que le Médiateur du Faso s’est autosaisi du dossier et a tenu une rencontre tripartite le 5 juin 2018, c’est-à-dire explique-t-il, le Médiateur du Faso, le gouvernement et la coordination syndicale du ministère en charge de l’économie et des finances. «Le gouvernement a préféré boycotté l’activité et la rencontre n’a pu se tenir qu’avec madame le Médiateur». Qu’à cela ne tienne, a précisé Bayiré Zakaria, la coordination syndicale a suspendu le mot d’ordre de sit-in pour permettre dans un premier temps, la création des conditions du dialogue et dans un second temps, de faire avancer le dossier au niveau du gouvernement, «et naturellement, de pouvoir rendre service aux usagers qui étaient pris en étau, pendant cette période de crise». A l’en croire, durant la semaine qui s’est écoulée après cette crise, le gouvernement n’a plus fait signe d’une quelconque reprise du dialogue et encore moins apporter des solutions à leurs préoccupations. «Tout ce que le gouvernement a pu faire, c’est la répression des travailleurs. Actuellement, tous nos services sont barricadés par la police et la gendarmerie», a fait savoir Bayiré Zakaria, secrétaire général adjoint du SNAID. Dans son argumentaire, il laisse entendre que le gouvernement est en train d’œuvrer à les mettre en conflit avec la population, à en juger, selon lui, par les nombreuses marches de certaines structures. «Ces structures ne nous ont pas approchés pour connaître la situation réelle, elles ont juste pris fait et parti pour le gouvernement», foi de Bayiré Zakaria. Pour lui, les travailleurs du Ministère en charge de l’économie et des finances, sont plus que jamais déterminés à ce que les préoccupations qu’elles ont soumises aux autorités du pays puissent trouver une solution. En tous les cas prévient-il, si rien n’est fait, à l’issue des 120h, la grève sera reconduite, à partir du lundi 25 juin au vendredi 29 juin 2018, sur toute l’étendue du territoire. «Si les problèmes ne sont pas résolus on ne peut pas travailler, même si on se retrouve au bureau», a-t-il ajouté. Sur la conférence des forces vives de la nation sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat qui s’est tenue du 12 juin au 14 juin 2018, le secrétaire adjoint du SNAID a fait savoir que celle-ci avait deux objectifs majeurs : «supprimer le fonds commun et imposer les indemnités aux travailleurs du public». A l’entendre, le gouvernement ne connaît pas les fondements, les objectifs et les missions du fonds commun pour prétendre vouloir le supprimer. Il explique que le fonds commun permet de mettre à l’abri les travailleurs de la corruption, des détournements, de la fraude et des autres pratiques néfastes. «Le gouvernement veut encourager l’incivisme fiscal dans notre pays», a-t-il conclu.

Omar SALIA

(collaborateur)

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