Grève des Banques, assurances et essenceries au Mali et à l’orée  de l’Aïd El Kébir : Avertissement à grands frais pour la Transition

Grève des Banques, assurances et essenceries au Mali et à l’orée  de l’Aïd El Kébir : Avertissement à grands frais pour la Transition

 

 

Banques primaires, micro-finances, assurances, stations-services, l’univers qui brasse des sous au Mali, observe un arrêt de travail ce 6 juin 2024 et ce, pour 3 jours. Le syndicat des Banques et établissements financiers du Mali (SYNABEF), débraye pour protester contre l’arrestation qu’il juge arbitraire de son Secrétaire général, Hamadoun Bah.

Rideaux clos donc hier et ce, pendant 72 heures pour ces établissements, dont les responsables avaient déjà prévenu mercredi 5 juin qu’ils iraient en grève contre cet acte contre le premier responsable de leur syndicat.

Rappel des faits pour ceux qui n’en auraient pas eu connaissance : Hamadoun Bah, SG du SYNABEF, et SG adjoint de l’union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) la 1ère centrale syndicale a été écroué sur plainte de Papa Sadio Traoré, ex-SG du Comité central de la Banque de développement du Mali (BDM) pour «faux et usage de faux, injures et diffamation». la BDM-SA, s’est d’ailleurs désolidarisée de cette grève. Cependant, l’UNTM qui est la principale centrale syndicale du pays, a bien suivi le mouvement d’humeur.

Une grève dont on divine les conséquences désastreuses pour un Mali déjà qui rame à se coltiner les finances pour que le pays reste crédible et debout. En outre, les affres des sanctions de la CEDEAO ne sont pas encore totalement finis, en plus des coups issus de la lutte contre le terrorisme, alliés aux mesures de rétorsions financières, tout cela combiné rend exsangue l’économie malienne.

Les populations qui jonglent alliant système D et rares envois d’argent d’une diaspora généreuse, ont senti cette première journée de grève passée. Elles ont écrasé, mais n’ont pas manqué de la qualifier «d’inacceptable» d’autant que le SYNABEF a choisi à quelques encablures de la Tabaski pour débuter cet arrêt de travail. Les grévistes ont su taper là où ça fait mal et à un moment bien choisi.

Le ressenti papable sur les Maliens est déjà prégnant : pas de carburant pour les transporteurs, pas de liquidités pour les menues dépenses, et si on ajoute cette chaleur intenable, autant dire que les Maliens sont «furax» contre les grévistes. A Bamako comme dans des régions comme Sikasso, Kayes, Mopti le mouvement a été suivi. Au-delà des grévistes, les populations sont mécontentes contre les autorités de la Transition, car le casus belli demeure, l’arrestation de Hamadoun Bah. Des autorités qui ont pris la mesure de la situation en embrayant au quart de tour puisque l’UNTM a été reçue par le chef de l’Etat Assimi Goïta, même si rien n’a filtré de cette audience, l’UNTM s’étant refusé à piper mot.

Néanmoins, vu l’atmosphère au Mali suite à ce premier jour de la grève, l’impact déjà visible et cette audience dans la foulée avec le président de la Transition avec la centrale syndicale, on peut subodorer que chacun est conscient à commencer par la Transition que c’est un avertissement à grands frais qu’administre le SYNABEF au pouvoir militaire. C’est un mauvais signal et il faudra circonscrire rapidement cette action et parer à une éventuelle boule de neige, car un pays en bute à l’insécurité et perlé par des grèves s’en sort difficilement. Quelle paix des braves pour désamorcer cette bombe sociale ? Cesser la grève ? Libérer Hamadoun Bah ? Laissez couler et voir ensuite ? Wait and see !

 

La REDACTION

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