La Coordination des syndicats du MEF a achevé hier 29 mai, sa deuxième journée de sit-in, un mouvement qui se poursuit jusqu’au vendredi 1er juin 2018 Un sit-in tenu hors des locaux, alors que les grévistes et sit-ineurs voulaient le faire intra-muros, n’eut été la présence des forces de l’ordre qui les en a empêchés. Ce fut donc dehors que ceux qui ont décidé de se battre becs et ongles pour le Fonds commun ont organisé leur mecontentement. Un Fonds commun dont est otage le Burkina Faso qui a payé cash l’année dernière (plus d’un mois de débrayage, des milliards perdus et une exigence des PTF à revoir les estimations budgétaires à la baisse) et qui ahane encore en 2018 sous son poids.
Les textes signés en 2017 par le SYNAFI, SNAID, SATB… jugés consensuels sont-ils caducs ? Qu’est ce qui coince de nouveau par rapport à ces accords ? Voilà où mènent aussi des accords restés secrets ! Car jusqu’à présent le gouvernement s’est refusé à rendre public ces accords. Toujours est-il notable de constater que depuis la sortie de la grande argentière au parlement, elle était pourtant dans son rôle, dévoilant les 55 milliards et les revendications maximalistes des grévistes, l’atmosphère est devenue crisogène au MINEFID. Grèves et sit-in s’alternent chez les financiers, pour le malheur des Burkinabè : sociétés, entreprises, individus sont victimes de ces ralentisseurs économiques et administratifs car virements, traitements de dossiers au Trésor et autres, en dépit des réquisitions vont à un rythme escargot. Que nous réserve l’avenir au MINEFID ? Les agents promettent une grève illimitée après ces 120 heures de sit-in, si leurs desiderata pécuniaires ne sont pas satisfaits : check off, dotation en carburant et annulation des sanctions contre les deux camarades. Des sit-in déclarés pourtant illégaux par une juridiction qui fait autorité, le Conseil d’Etat, par son avis juridique n° 04/2017/2018. En vérité, on est en pleine bravade de l’autorité de l’Etat, lequel Etat a décidé tout simplement d’appliquer la loi 081, limpide dans ces cas d’espèce car tombant sous le coup des articles 153, 155, 156, 157, 159, 160 et 161. Et puis il y a des moments, où il faut savoir arrêter une grève ou un sit-in. On entend déjà certains éructer qu’ils défendent leurs intérêts ! Chiche ! Même au détriment de tout le pays ? Une chose est sûre : ces mouvements coûteront la peau des fesses au Faso en 2018. En sus de la question sécuritaire, avec ce nihilisme syndical, quelqu’un aurait voulu saboter le quinquennat de Roch qu’il ne s’y prendrait pas autrement .
Zowenmanogo ZOUNGRANA
COMMENTAIRES