Ça grésille entre l’Afrique du Sud et le Rwanda, au sujet de la SAMIRDRC, cette armée de plusieurs pays de la sous-région qui porte secours à la RD Congo dans l’Est. L’Afrique du Sud y a perdu 14 de ses vaillants soldats, et le président Cyril Ramaphosa qui a levé la voix, a eu celle de son homologue rwandais Paul Kagame, pour lui signifier que «même pas peur de la République sud-africaine !».
Néanmoins, après le coup de fil entre Pretoria et Kigali, les esprits se sont rassérénés, même si la guerre se poursuit à Goma. Et malgré cette perte, le chef de l’Etat de la Nation arc-en-ciel a réitéré le maintien de ses troupes aux côtés des FARDC congolaises. C’est la substance de sa lettre hebdomadaire aux Sud-Africains adressée, lesquels ont manifesté de l’agacement et de la colère, face à la perte de la dizaine de soldats dans le Nord-Kivu !
Pour Cyril Ramaphosa, une guerre en Afrique est d’abord celle des Africains. Il omet de dire que dans le cas d’espèce, son pays s’est allié à l’un des belligérants, la RD Congo, contre l’autre, le Rwanda, via le M23 ! Il faut néanmoins saluer son appel à l’ONU pour inviter à une pacification de la sous-région.
Ceci étant, il faut le répéter, des facteurs et des fautes politiques, stratégiques ont plongé la RD Congo dans cette guerre. D’abord, les facteurs, Félix Tshisekedi n’a pas anticipé sur la géopolitique actuelle avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, un président qui n’a pas trop de tropisme pour le continent. Sans omettre les guerres, en Russie-Ukraine et Israël-Gaza.
La géopolitique n’est plus à l’interventionnisme ombrageux, d’ailleurs, ce sont les Africains eux-mêmes qui crient haro sur cette posture. Les problématiques de condominium et multilatéralisme sont délaissés par les USA et la Russie, place à une sorte de chacun pour soi ! Le M23 peut bien rentrer au Congo mener sa guerre, stipendié par ce Rwanda, on le constate, la Communication internationale joue au funambule.
Ensuite, la RD Congo doit se convaincre que les richesses dans sa zone attirent forcément des candidats de tout acabit ! Ce n’est pas nouveau, depuis l’époque mobutiesque !
Venons-en aux fautes : si «Fatschi» a depuis longtemps crié à l’agression de son pays par le M23, qu’a-t-il fait concrètement pour y remédier ? Pas grand-chose ! Les tournées dans les régions évoquaient certes ce grave problème de frontière, mais on semblait obnubilé par la question du 3e mandat ! Ensuite, véritablement, il faut en convenir, l’armée congolaise reste à être refondée, retoquée de fond en comble. Elle existe, mais côté aguerrissement entre elle et les rébelles du M23 et des RDF rwandaises, y a pas photo comme on dit.
En enjoignant ce 31 janvier 2025 à mettre en musique l’effort de guerre en dégraissant le mammouth des dépenses somptuaires (frais de fonctionnement, certaines dépenses de la présidence, de l’Assemblée nationale, subventions…) Tshisekedi pose un acte fort, mais avec un retard à l’allumage.
Autre faute, c’est d’avoir refusé catégoriquement de négocier avec le M23, sans proposer une solution médiane qui aurait contenté les rebelles. On négocie en position de force, soit, mais aussi quelquefois en faiblesse, question de gagner du temps, vieille tactique de guerre.
Enfin, certains diront que la RD Congo doit user de tous les canons pour toucher Kagame, car pour le moment, le rapport de force penche de son côté, et il a la bienveillance de certains décideurs du monde. Ruser, jouer la montre sont des virtus politiques, pour parler comme Machiavel. Des oublis, fautes et facteurs géopolitique qui coûtent bonbon à la RD Congo. Et à ce sujet, plaise aux malignités de la paix que le rendez-vous Kagamé-Tshisékedi de ce 8 février 2025, à Dar-Es-Salam en Tanzanie, ait lieu et que la situation se déride !
La REDACTION
COMMENTAIRES