Guerre dans la corne de l’Afrique : La désescalade s’éloigne comme ligne d’horizon

Guerre dans la corne de l’Afrique : La désescalade s’éloigne comme ligne d’horizon

Exode massif de populations qui fuient les combats vers le Soudan, qui par ironie de l’histoire, voit lui ses seigneurs de guerre rentrer au pays ; prise de l’armée fédérale éthiopienne de la ville d’Alamata, au Sud de l’Etat séparatiste du Tigré, dernier verrou avant Mekele la capitale du TPLF distante de 120 km d’Almata. Une prise fondamentale, car depuis ces 14 jours, le début des hostilités, Addis-Abeba a concentré ses frappes à l’Ouest, notamment à Hamena ou Dansha et en ouvrant ce nouveau front du Sud, hier, le premier ministre Abiy Ahmed semble bien décidé à en finir avec ce qui constitue un gros caillou dans son soulier.

Lui le Oromos, premier ministre (adoubé par le Nobel), qui s’est réconcilié avec son frère ennemi Isaas Aferworkis de l’Erythrée, même, si c’est une paix des Braves, lui le rassembleur, en est donc décidé à faire la guerre, à des frères égarés peut-être, mais des frères tout de même, ceux du Tigray !

En effet en dépit les médiations de voisins tels que celle du n°1 ougandais, Yowen Museveni ou de l’ex-président nigérian Olesegun Obasanjo, qui a déboité à Addis-Abeba, malgré ces chassés croisés diplomatiques, Abiy Ahmed est resté inflexible, et veut en découdre définitivement avec le TPLF, dont le chef Debretsion Gebremichael, lui aussi ne fait rien pour calmer les choses, puisque de par son langage belliqueux, il contribue à jeter l’huile sur le feu. De feu, le TPLF en déverse sur Asmara, en Erythrée, provoquant 2 problèmes : Mettre à mal la fragile normalisation avec Addis-Abeba, et contribuant à régionaliser la guerre !

«La guerre  ce n’est pas bon» chante l’artiste congolais Zao, et si les guerres classiques ont fait place nette à l’époque contemporaine à celles asymétriques, insurrectionnelles et à des conflits purulents, au Tigré, il s’agit bien et bel d’une guerre classique avec désormais plusieurs lignes de front : Ouest et Sud et peut-être d’autres.

Difficile de voir clair dans ce fratras de communiqués de guerre, et dans cette région où traditionnellement la communication est fermée ou délivrée sous contrôle étatique et dans cette guerre des chiffres et des données, on ne sait pas à quoi se fier.

On sait seulement que le prix Nobel de paix, est bien arc-bouté à la guerre totale contre le Tigré, pour le faire rentrer dans le giron fédéral, et c’est connu aussi que les sécessionnistes regimbent à l’accepter.

C’est donc la guerre totale et depuis deux semaines ce sont les canons qui parlent, sauf miracle, la désescalade n’est pas pour demain. Réduire à néant une fois pour toute ces irréductibles Tigréens semble être l’objectif du premier ministre Abiy Ahmed.

S’il y parvient, il aura fait d’une pierre deux coups : avoir mâté une ville-rebelle, et neutraliser un ennemi de l’Erythrée, qui lui sera gré.

Mais même en cas de victoire d’Addis, Abiy a tout simplement résolu une partie d’un problème qui déborde largement le cadre de Tigré. Il lui faudra rassembler, pacifier Oromos, Tigréens et Amaras car c’est cette césure qui explique ces reflux guerriers. Au pays du Négus dont la philosophie était la paix, au pays de Hailé Sélassié, si Abiy réussit ce pari, au-delà de la       poudre du fusil, il aura prouvé que le jury suédois a fait le bon choix. La guerre est une autre façon de faire la politique, son pendant, la paix aussi ! .

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR