Guerre dans la corne de l’Afrique : Quand Abiy Ahmed rallume la mèche tigray

Guerre dans la corne de l’Afrique : Quand Abiy Ahmed rallume la mèche tigray

Guerre civile en Ethiopie, notamment dans la province sécessionnistes du Tigré. Les séparatistes du Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) ont déterré la hache de guerre, coutumier du fait, puisqu’ils n’en sont pas à leur première attaque du pouvoir central éthiopien. Avec pour ce coup-ci l’Erythrée accusé d’intelligence avec Addis-Abeba. Et l’Erythrée qui reçoit les salves du TPLF. Sauf aussi que cette fois-ci, c’est Addis qui a décidé de faire le coup de feu le premier.

Quant à Asmara, son aéroport a été visé par plusieurs roquettes sans qu’on ne sache quelle est l’ampleur des dégâts, puisque de part et d’autre de cette ligne de front, on a 2 pays fermés, qui se sont combattus durant des décennies, jusqu’à l’arrivée le 22 février 2018 de l’actuel premier ministre Abiy Ahmed Ali, qui aura réussi à amadouer le raïs érythréen Isaais Aferworkis et endossé du même coup la toge du Nobel de paix. Et encore avec la propagande des autonomistes du TPLF, on ne sait plus à quelle info se fier. Toujours est-il que le Tigré se retrouve pris entre l’enclume d’Addis-Abeba et le marteau d’Asmara.

Du reste, l’Ethiopie, avance ses troupes sur le Tigré, et c’est certain qu’Asmara ne regardera pas bombarder son pays sans rechigner.

Le Prurit tigréen s’est de nouveau enflé car durant la fratricide guerre Ethiopie-Erythrée (1998-2000), c’était le TPLF qui régnait en maître à Addis. On sait aussi que ce soit sous le règne du défunt Menes Zenawi, ou sous celui de Mariam Desaleg, C’était ces Tigréens qui étaient au gouvernail. L’arrivée du prix Nobel de la Paix a mis le TPLF sur la touche.

Cette guerre a donc une origine politique, car les vieilles rancœurs entre Oromos et Tigréens restent d’actualité. Alors en voulant mettre fin à cette sécession le 4 novembre dernier en lançant un corps expéditionnaire sur le Tigré, Abiy Ahmed a-t-il mesuré les conséquences d’une telle équipée ? N’a-t-il pas rallumé une mèche qui était non éteinte ?

C’est bien de mâter des séparatistes, mais pour le moment il a entraîné bon gré mal gré, Asmara dans le conflit, puisque le TPLF accuse l’Erythrée d’être complice avec Addis. En outre, se dessine un désastre humanitaire avec l’exode de plus de 20 000 réfugiés fuyant vers le Soudan et les autres pays voisins.

Et ce n’est pas fini, l’effet domino risque d’enflammer une sous-région déjà en proie à des guerres à répétition comme au Soudan du Sud, et à des pays post-crisés et en transition comme le Soudan. Décidément, même nobelisé, Ahmed Abiy semble être un héros tragique. Il veut bien faire, il se donne tout le mal pour son pays, malheureusement, il est toujours rattrapé par les vieux démons, par cette rivalité morbide entre Oromos et Tigréens. Pourra-t-il construire un Etat unifié, où cohabiteront sans histoire les deux entités ethniques ? Le cas du Tigré fera école.

La REDACTION

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