Les masques commencent à tomber un à un sur Tripoli. Les visages qui étaient penchés, tel des géants jouant à un gigantesque jeu d’échecs sur la capitale libyenne, sont en train de se dévoiler. Donald Trump a en effet secoué de la crinière. Sans équivoque et dans une simplicité désarmante, le président américain a signifié clairement son soutien au Maréchal Khalifa Haftar, qui, depuis le 4 avril 2019, ferraille bruyamment et méthodiquement contre Fayaz Al-Sarraj qu’il compte déloger de Tripoli.
La fameuse guerre contre les terroristes dont il affublée cette offensive contre la capitale se dénude donc de plus en plus pour en montrer les entrailles pas forcément philanthropes. En effet, c’est connu que l’Oncle Sam ne s’embarrasse pas toujours de considérations d’ordre purement moral pour guider ses actes, ses prises de position et ses engagements. L’appel de Donald Trump, qui jure avec la première déclaration qui a fusé dès les premières salves lancées par le Maréchal, a une forte odeur de pétrole brut. Ce fameux pétrole libyen qui vaut à ce pays d’être lacéré par les lianes épineuses des intérêts et des affrontements.
Les Etats-Unis et la Russie ont pour eux d’agir désormais à visage découvert. C’est la France qui reste dans un clair-obscur qu’a pourtant éclairé le gouvernement de Fayaz Al-Sarraj. Pour le gouvernement, soutenu par l’ONU pourtant, le camp de la France est clair et il n’est pas en sa faveur.
Alors, qu’est-ce qui a vraiment motivé le Maréchal à lancer ses troupes contre Tripoli à quelques heures de la conférence nationale qui devrait en principe sortir la Libye de l’ornière ? Les voies du pétrole sont le plus souvent insondables, tout comme les motivations réelles du déclenchement des hostilités entre des êtres humains. Il reste juste à espérer que le grand jeu d’échec qui s’étale sous les yeux des joueurs et dont les pions fluctuent en fonction de leur stratégie, ne se transforme pas à un grand bourbier. Enfin ! Si c’est encore possible pour ce qui concerne la Libye.
Ahmed BAMBARA
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