La guerre russo-ukrainienne débutée le 24 février 2021 a donc 3 années. Aucune guerre n’étant propre, c’est donc une sale bataille avec ses victimes, ses blessés, ses déplacés. Vue d’Afrique, il y a les impacts bassement alimentaires et surtout économiques qui frappent de plein fouet le continent : la Russie et l’Ukraine grenier à blé du monde sont de grands exportateurs de cette céréale vers l’Afrique, à hauteur de 80% et on estime que la consommation du blé en Afrique devrait tourner autour de 76,5% millions de tonnes en 2025.
Evidemment le corset de sanctions qui touchent la Russie, décidées par les pays occidentaux influent sur les flux commerciaux entre la Russie et l’Afrique, notamment le blocus des ports qui donnent sur la mer noire. Et que dire de l’engrais très demandé en Afrique dont le prix a grimpé et risque encore de l’être. Troisième producteur de pétrole, la Russie talonne l’Arabie Saoudite et les USA et la guerre va jouer sur le prix du baril même en Afrique, les Etats essaient de contenir les hausses par des subventions.
Au Sahel, outre ces questions, il y a naturellement la problématique géopolitique qui cristallise désormais par l’intermédiaire de l’opposition France-Russie et plus largement Occident-Russie. Depuis la sortie du chef de renseignement ukrainienne et celle inopportune de l’ambassadeur du même pays au Sénégal, consécutive à la bataille de Tinzaouatène fin juillet 2024, à la frontière Mali-Algérie, l’Ukraine sent désormais le soufre au Sahel, et ce n’est un secret pour personne qu’entre la Russie et les pays du Sahel et même du Sahara, ça baigne. Avec l’Ukraine moins bien accusée d’avoir pris fait et cause pour les terroristes depuis la bataille meurtrière de Tinzaouatène !
Vue du continent donc, même si officiellement on ne crie pas sur les toits, qu’on soutient la Russie contre l’Ukraine, au Sahel, on en pense pas moins à cause de la problématique sécuritaire ou la croyance selon laquelle, l’Ukraine serait avec l’ennemi est très ancrée.
Néanmoins, cette guerre au-delà des coteries de soutiens pourrait être une opportunité pour l’Afrique, surtout encore le Sahel de gagner en indépendance alimentaire par exemple. Ainsi en matière d’agriculture, les 60% de terres arables du monde pourraient servir à enfin gagner ce serpent de mer qu’est l’autosuffisance dans la bouffe ! C’est le lieu d’ailleurs de souligner que des expériences encourageantes de culture de blé au Burkina Faso sont testées. Dans le domaine du pétrole et du gaz aussi les pays producteurs tels que l’Algérie, l’Angola, le Cameroun, l’Egypte, le Nigéria, le Sénégal, le Niger … pourraient augmenter aussi les productions pour couper la dépendance énergétique. Bref, ce conflit Russo-Ukrainien dont les solutions sont en train d’être cherchées par Trump-Poutine et l’Ukraine serait à l’Afrique mais crée une résilience et surtout l’oblige à chercher la vraie indépendance aux nues d’ailleurs actuellement au Sahel.
COMMENTAIRES