On le sait, la Communauté internationale a salué la désignation de Abiy Ahmed comme Prix Nobel de la paix, au regard des efforts qu’il a fournis pour la stabilisation de l’Ethiopie.
Mais la paix qu’il a appelée et défendue de ses vœux se révèle être de courte durée. Il a en effet, par la suite, fait face à une rébellion des Tigréens, lesquels affirment être à Chiwa-Owi, à 200 kilomètres d’Addis-Abeba.
Face à l’imminence du péril, la France et l’ONU évacuent leurs ressortissants et fonctionnaires. Est-ce un aveu d’échec de la diplomatie américaine qui avait dépêché le chargé d’Affaires Antony Blinken en Ethiopie pour concilier les positions des parties ? Force est de le croire. Au demeurant, Abiy a enfilé sa tunique de chef de guerre et va monter au front.
Depuis que le premier ministre Abiy Ahmed a déclenché la guerre depuis le 4 novembre 2020 contre le Tigré sécessionniste, l’on a assisté à une confrontation nébuleuse avec des forts discours où les acteurs ne sont pas révélés au grand jour, tant et si bien qu’à Mekele, cette guerre à l’allure d’un pogrom au regard de la cruauté des crimes commis.
Que les irrédentistes tigréens soient proches d’Addis-Abeba d’où ils veulent chasser le premier ministre : c’est certainement l’enjeu immédiat. Même s’ils parvenaient, ils n’empêcheront pas l’émergence du vieux démon de la division, voire de la partition de l’Ethiopie.
En tout cas, Abiy Ahmed qui voulait la guerre l’a eue. Il est désormais dans la posture d’un Gengis Khan, partisan de la guerre à tout crin, encore que le Mongol était chaque fois victorieux. Ce n’en est pas une certitude pour Abiy ?
Au regard de ce qui précède, la déstabilisation de la sous-région n’est plus une hypothèse d’école.
Nous assistons à un phénomène kafkaïen si illustratif de la fragilité de l’unité des Etats africains.
La REDACTION
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