Guinée : 21 morts depuis le début des  violences

Guinée : 21 morts depuis le début des  violences

 On en sait plus sur le bilan officiel des violences qui ont suivi l’élection présidentielle en Guinée. Selon un communiqué du gouvernement, «vingt et une personnes ont été tuées depuis lundi 19 octobre dans les violences postélectorales, dont des agents des forces de l’ordre».

Les autorités avaient jusqu’à présent fait état d’une dizaine de tués. Pour sa part, l’opposition conduite par l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) évoque au moins vingt-sept morts.

Lors d’une conférence de presse, le gouvernement guinéen a par ailleurs fait savoir que plus de deux cent quarante personnes avaient été interpellées à travers le pays depuis huit jours. «Nous en sommes à deux cent quarante-trois cas d’interpellations pour infractions diverses. Ce ne sont pas de simples délits qu’ils commettent, mais des cas avérés de scènes criminelles savamment et préalablement programmées pour ternir l’image de marque des institutions de l’Etat», a dit le ministre de la justice, Mory Doumbouya.

L’atmosphère était tendue lundi à Conakry, la capitale, même si l’appel à manifester contre un troisième mandat d’Alpha Condé lancé par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) n’a été que peu ou pas suivi, de nombreux habitants disant craindre pour leur sécurité. Depuis le dimanche 25 octobre dernier, soit une semaine après le scrutin, des émissaires de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA) et de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) jouent la médiation en rencontrant plusieurs ministres, la commission électorale et le corps diplomatique.

Ils se sont également rendus en fin de journée au domicile du chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, qui s’est autoproclamé victorieux dès le lendemain du scrutin. Une conférence de presse de la délégation, prévue lundi soir, a été reportée.

Signe des tensions toujours présentes une semaine après le scrutin, la plupart des boutiques sont restées fermées lundi le long de l’autoroute Fidel-Castro, qui mène du centre-ville à l’aéroport à travers des quartiers réputés favorables au pouvoir. Plus au Nord, dans la grande banlieue, où domine l’opposition, des policiers, gendarmes et militaires étaient présents en force, comme depuis plusieurs jours.

Selon Amnesty International, les forces de sécurité ont fait depuis une semaine un usage excessif de la force, tirant à balles réelles contre des manifestants. L’ONG a aussi condamné les coupures d’Internet. Selon les résultats provisoires proclamés par la CENI, Cellou  Dalein Diallo est crédité de 33,5 % des votes, contre 59,5 % pour le président sortant. Le chef de l’opposition a confirmé lundi son intention d’introduire un recours contre ces résultats, entachés selon lui de fraudes massives, devant la Cour constitutionnelle, sans se bercer d’illusions.

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