Guinée-Conakry : La cocotte-minute bout davantage

Guinée-Conakry : La cocotte-minute bout davantage

Ça ne s’arrange pas en Guinée-Conakry. Outre le secteur éducatif déjà poussif que sont venus alourdir des débrayages interminables, l’encéphalogramme politique lui atteint des pics qui pourraient signifier l’embolie ou à tout le moins le pronostic vital pour le grand malade qu’est cette Guinée sous le 2nd mandat d’Alpha Condé. Depuis quelques jours, la Guinée est encore en ébullition, d’ailleurs a-t-elle été jamais calme. Pour cause de contestations postélectorales sur fond de gronde sociale et scolaire. C’est 12, 13, et 14 mars, de nombreux quartiers de Conakry et de villes de l’intérieur ont été en surchauffe et de multiples manifestations ont émaillé la vie des Conakryka.

L’opposition qui avait appelé à une ville morte lundi  a vu son mot d’ordre suivi, relativement, tandis que les enseignants sont dans leur 5e semaine de grève, pour des revendications salariales. Que ce soit à Kaloum, Coronthie, Sandervalia, ce fut une guérilla urbaine avec des pneus brûlés, des voies bloquées, des courses-poursuites et des jets de lacrymogènes. Si la crise éducative est le ferment de cette colère noire et si les slogans hostiles au gouvernement peuvent s’expliquer, ce que semble avoir compris le président Alpha Condé, qui a promis lors d’une adresse de congédier les ministres incompétents, tout en invitant les jeunes à ne pas se laisser manipuler, si donc les raisons de l’ire des citoyens peuvent se trouver dans la paralysie scolaire, en lame de fond, il y a l’ambivalence, voire le flou artistique que cultive Alpha Condé sur son avenir politique.

Soyons clairs : les Guinéens veulent savoir si oui ou non le président Alpha sera candidat à la prochaine présidentielle ? Autrement dit, s’il va user de la hache ou du scalpel pour charcuter la Constitution et rester le locataire du palais du Sékoutouréya ? Voilà qui turlupine le Guinéen lambda et Alpha ne fait rien pour lever le doute qui habite de plus en plus ses compatriotes. Et justement, si Amnesty International a élevé la voix pour stigmatiser les attaques, l’ostracisassion dont sont victimes certains médias en Guinée, c’est que les journalistes sont vent debout contre ces velléités de tripatouillite qui anime Alpha.

Ce serait vraiment dommage que Alpha Condé, l’opposant de Sékou Touré, de Lassana Conté, kidnappé à Piné et ayant croupi des années  dans les geôles de  Conté, qui à force de courage, de persévérance, a su convaincre les Guinéens de le faire président par deux fois, ce serait dommage, et un vrai gâchis que l’opposant historique devenu président, sorte par la petite porte et finisse dans les poubelles de l’histoire. Car un forcing pour s’octroyer un 3e mandat indû en Guinée ne passera pas, et à 80 ans, même s’il est aussi un autre cas  pathologique de bonne santé, il ne peut qu’aspirer après ce second mandat à une retraite honorifique et pourquoi pas à des postes internationaux. Toute autre tentative aboutirait à une impasse.

La Rédaction

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