Guinée-opération «pays mort» : Le FNDC ne desserre pas les dents

Guinée-opération «pays mort» : Le FNDC ne desserre pas les dents

Après la trêve mortuaire, survenue le mercredi 15 janvier 2020 pour enterrer les morts constitutionnels, comprendre les victimes de balles réelles tirées par de vraies personnes, même si le pouvoir s’en défend après cette pause pour inhumer les victimes, funérailles, d’ailleurs troublées par des gazages au cimetière, le Front national de défense de la constitution (FNDC) renoue avec ses opérations «villes mortes» en Guinée-Conakry.

A J + 2 de cette action contre la velléité du président Alpha Condé de toiletter la Constitution pour s’octroyer un 3e mandat de trop, le constat est limpide que les Guinéens ont suivi le mot d’ordre de «villes fantômes» ou de «villes escargots», tant par exemple à Conakry, notamment à Ratoma ou à la presqu’île de Kaloum et d’autres quartiers de la capitale étaient déserts.

Activités commerciales et administratives paralysées donc, hier 21 janvier 2020 : les marchés Madina ou Niger étaient quasi-vides, et par exemple, le Tribunal de première instance de Manfanco a reporté son délibéré sur le procès des syndicalistes et encadreurs embastillés dans le cadre des marches, verdict repoussé pour absence d’agents de l’ordre pour sécuriser le palais.

De même à l’intérieur de la Guinée, la mayonnaise de la fronde du FNDC semble avoir pris avec toutefois des courses-poursuites, et des échauffourées en Guinée forestière, notamment à N’zerekoré et des manifestations à Labé, dans le Fouta-Djalon.

Depuis 3 mois, le FNDC, après avoir suivi tous les actes du locataire du palais présidentiel ne sont plus habités par le doute : le brainstorming et  le référendum n’ont pour finalité que de lui octroyer un boulevard pour une présidence à vie.

L’opposant historique qui s’est frotté à Sékou Touré, et surtout à Lassana Conté, puisqu’il a séjourné dans les donjons de ce dernier, a obtenu avec lui la loi des isoloirs en 2010 et en 2015, et devrait passer le témoin en 2020. Manifestement, même s’il n’a pas encore laissé entendre qu’il veut d’un 3e bail, la tentation de Sékoutoureya, transpire tellement, que Condé a du mal à la cacher.

Et le plus simple, et il n’a rien à perdre au contraire, ça le grandirait comme son homologue nigérien Issoufou.

Le plus simple serait qu’il dise: «je ne serais pas candidat», cela  ferait tomber cette météo conflictogèn.

Bien que la constitution permet au président de la réviser, la précision des articles visés aurait été salutaire pour ce pays où entre Alpha Condé et ses opposants, c’est le manque de confiance, les procès d’intention et une guéguerre rédhibitoire.

Nombre de ses vis-à-vis politiques sont d’anciens collaborateurs ou d’ex-premiers ministres du pays qui le connaissent, et qui n’accepteront pas qu’en 2020 Condé se représente devant les électeurs pour rester assis sur son fauteuil.

Le Guinéen Alpha Condé a un exemple, le cas burkinabè, tous les thuriféraires qui le poussent à ignorer la clameur réprobatrice du peuple, ne pensent qu’à leurs privilèges et intérêts. Un chef d’Etat tombe toujours seul, ce qui n’est pas grave en soi, surtout si c’est le prix de son entêtement à y rester ad vitam aeternam. Non, le drame ce sont les victimes, et le pays qu’il plombe avant de «circuler».

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR