Hama plus inéligible au Niger : Jeux ouverts pour Bazoum, Rafini et Yacouba en 2021 ?

Hama plus inéligible au Niger : Jeux ouverts pour Bazoum, Rafini et Yacouba en 2021 ?

C’est un verdict couperet que vient de rendre la Cour constitutionnelle via son arrêt n°4 qui déchoit Hama Amadou alias Hama plus de sa qualité de député, et de facto exclu de la famille parlementaire. En outre, sa condamnation à 1 an ferme d’emprisonnement, confirmée par la Cour de cassation noircit son casier judiciaire et l’opposant n°1 du président Mahamadou Issoufou, se voit donc inéligible pour les municipales, législatives et présidentielle à moins d’une réhabilitation. Concert de désapprobation du côté du Modem Fa, le parti de Hama qui crie à une justice politisée, pour écarter celui-là même qui a été premier ministre et président de l’Assemblée nationale, et qui ne rêve que du fauteuil présidentiel pour boucler la boucle de son destin. Comme IBK au Mali, Roch au Burkina. Si cette condamnation doit être considérée comme l’autorité de la chose jugée, le fait est là que dans le dossier Hama, le couple justice-politique est resté quasi insécable. Poil à gratter des pouvoirs en place, Hama est en effet un sérieux présidentiable.

Mêlé dans une histoire de supposition d’enfant, il a préféré l’exil parisien, au face-à-face avec la justice. Ça a été la faute politique de trop. Car les absents ont toujours tort. Même s’il est reconnu notoirement que le pouvoir d’Issoufou, a toujours cherché des poux sur son crâne rasé, sa fuite a été la bourde qui a donné du grain à moudre au pouvoir nigérien. Un leader politique, certes fait tout pour rester vivant mais est toujours au-devant de ses ouailles. or, Hama a abandonné sa femme en prison et ses militants en rade pour la fuite. Politiquement, cela a des conséquences. A moins donc d’une réhabilitation, la succession d’Issoufou étant ouverte, trois personnalités se pourlèchent déjà les babines :

– Mohamed Bazoum : à 58 ans, l’enfant de Bilabrine (Diffa) qui a fait ses armes dans l’opposition est devenu un fidèle parmi les fidèles du président Issoufou. Syndicaliste, tribun hors pair, l’actuel ministre de l’intérieur a-t-il des ambitions nationales ? On les lui prête et certains franchissent même le pas en lui collant l’étiquette de dauphin du président Issoufou qui raccrochera en 2021. Pas très disert, sur la question, il devra néanmoins attendre d’abord, car 2021 c’est encore loin et ses adversaires restent à l’affût, brandissant son «arabité». N’empêche, l’homme possède beaucoup de qualités.

– Brigi Rafini : comment expliquer une telle longévité à la primature pour cet homme discret, affable, qui occupe ce poste depuis le 7 avril 2011 ? Le fait d’être touareg ? Sans doute, car son ethnie très majoritaire au Nord et au Centre du pays est un vivier électoral important et dans ce contexte de terrorisme, il demeure une courroie pour diverses transmissions. Issoufou le prépare-t-il pour le succéder ? Des langues le laissent entendre, et l’homme ne dément ni ne confirme.

– Enfin, de ce landerneau politique, un homme qui a rendu le tablier en avril dernier pour épouser la position de son parti le MPN-Kilshin Kassa, qui conteste la nouvelle loi électorale pourrait jouer la surprise : Yacouba Ibrahim, puisque c’est de lui qu’il s’agit qui était ministre des affaires étrangères, est une étoile qui monte et d’ores et déjà, il se prépare pour la présidentielle de 2021. Ce sera son deuxième essai après 2016 duquel il était arrivé 5e, derrière les dinosaures tels Séini Oumarou et Mahamane Ousmane. Hama mis sur la touche, laisse-t-il le chemin libre à ces noms qui ne sont pas exhaustifs ? Plausible, même si à deux ans et demi de cette échéance, tout est fluctuant et il est même à parier qu’Hama, ne se laissera pas si facilement, tuer politiquement.

Sam Chris

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