Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), reçoit du 7 au 9 novembre 2018, le président de la Commission vérité, justice et réconciliation du Togo (CVJR), Monseigneur Yves Nicodème Anani Benissan Barrigah. Cette visite entre dans le cadre d’un partage d’expériences entre les deux institutions en matière de réconciliation. Pour ce faire, l’ouverture de la session de partage d’expériences est intervenue le jeudi 8 novembre 2018, au Ministère des affaires étrangères et de la coopération à Ouagadougou.
Permettre aux conseillers du HCRUN d’améliorer et de renforcer leurs capacités dans le domaine de la réconciliation en s’inspirant de l’expérience du fonctionnement d’une structure de réconciliation, est l’objectif principal qui a prévalu à l’initiation de cette rencontre financée par le fonds de consolidation de la paix des Nations unies, avec un accompagnement du PNUD et du haut-commissariat aux droits de l’homme.
Par ailleurs, les échanges porteront sur les expériences de la CVJR en matière d’établissement des faits, de mesures de réparation et d’actions de réconciliation, sans oublier l’établissement d’un cadre de collaboration entre les deux institutions. Selon le président du HCRUN, Léandre Bassolé, il ne s’agit pas ici de dupliquer les mêmes recettes mais de bâtir une stratégie inspirée du vécu des autres pays et qui répond aux réalités historiques du Burkina Faso. Par rapport à cela, ces échanges auront pour but de capitaliser sur l’expérience togolaise à l’instar de leurs missions déjà effectuées au Rwanda et en Tunisie.
«Nous avons déjà fait des pas qualitatifs et dans les jours à venir, nous communiquerons sur les actions essentielles qui vont se dérouler dans les jours et mois à venir. Les préparations dues aux victimes sont au cœur de notre action et de notre mandat ; aussi avons-nous décidé de faire de la communication permanente notre crédo, afin que notre cheminement soit plus visible de tous et que nos contraintes soient partagées avec l’ensemble des acteurs qui interviennent sur ce dossier de la réconciliation incontestablement nécessaire mais combien délicat», a laissé entendre Léandre Bassolé.
Sans omettre de saisir cette session pour rassurer les victimes des évènements de ces dernières années, en leur disant qu’un tel enrichissement participe à leur ardeur à œuvrer pour que l’ensemble des besoins spécifiques exprimés dans les dossiers, soient effectivement pris en compte. Mais pour y parvenir, il invitera chacun des conseillers à consolider les liens de fraternité et d’empathie qu’ils entretiennent, cela pour mieux relever les défis de leur mission commune. «Au moment où notre pays est confronté à l’extrémisme violent et au terrorisme, nous avons l’urgente responsabilité d’œuvrer en notre sein et avec toutes les institutions de la république pour le renforcement de notre solidarité et pour une vigoureuse résilience de notre société nationale», a affirmé le président du HCRUN.
La justice transitionnelle étant un nouveau concept qui n’est pas très bien compris, selon Mgr Nicodème Yves Barrigah, ancien président de la commission vérité- justice et réconciliation du Togo, ce dernier s’est évertué à définir celle-ci, comme étant une justice qu’on essaie de mettre en place dans une société qui traverse une crise dont l’ampleur est telle que les institutions ne peuvent même pas fonctionner normalement. Elle peut se définir également comme la justice à laquelle on se réfère en temps de transition. «L’expérience du Togo a ses atouts et ses faiblesses, nous avons décidé de créer une commission parce que le Togo traversait des crises récurrentes et notre mission a eu, à exercer son mandat pendant au moins 3 ans et nous avons remis au gouvernement des recommandations qui sont maintenant en phase de mise en œuvre», expliquera l’invité venu du Togo, tout en réjouissant de sa visite, qui leur permettra de partager ce qu’ils ont vécu, leurs plans stratégiques, leurs étapes opérationnelles, afin d’aider le HCRUN à bien assurer sa mission.
Larissa KABORE
COMMENTAIRES