Hermann Yaméogo : «Si le Gl Diendéré m’avait sollicité je me serais engagé de toutes mes forces»

Hermann Yaméogo : «Si le Gl Diendéré m’avait sollicité je me serais engagé de toutes mes forces»

Pour son deuxième passage à la barre le lundi 22 octobre 2018, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), par ailleurs coprésident du Front républicain, Hermann Yaméogo, est resté camper sur sa position. Il a soutenu un régime putschiste qui est venu remplacer un autre régime issu d’un putsch. Reconnaissant n’avoir pas été sollicité par le général Gilbert Diendéré pour être l’aile politique du coup d’Etat, il déclare que s’il l’avait fait, il se serait engagé de toutes ses forces.

Hermann Yaméogo signe et persiste, il n’est complice ni de près ni de loin à coup d’Etat. «Je n’ai participé à aucun complot», a-t-il déclaré face au parquet qui n’est pas sur la même longueur d’onde que lui. A l’en croire, il n’y a personne qui puisse dire qu’il l’a vu prendre de l’argent, ou qu’il a manifesté. «Il y a erreur sur la personne, ce n’est pas de moi dont vous parlez», a-t-il soutenu. Cependant,  l’accusé,  a soutenu le régime qui a renversé la transition. Estimant que la transition a fait du mal au Burkina Faso, qu’elle lui a fait du mal, sa conviction est qu’elle ne devait plus gouverner. D’après lui, le CND dont il a soutenu  venait remplacer un régime putschiste qu’il considère comme étant abominable. Et  s’il fallait le condamner pour cela, on peut le condamner 1 000 fois. «Au moins on saura qu’au Burkina Faso, il n’y a pas de liberté d’expression et que c’est le procès d’opinion qui nous a condamné», a-t-il soutenu.

«Est-ce un crime de se réjouir quand il y a coup d’Etat ?»

A travers ce développement, il n’aura pas réussi à convaincre le parquet qui va rappeler qu’il avait déclaré à la barre qu’il applaudi toujours les coups d’Etat ; L’accusé va reconnaitre être l’auteur de cette déclaration et confie par la même occasion qu’il applaudit tous les coups d’Etat qui renversent un régime qui opprime un peuple. Son conseil, Me Antoinette Ouédraogo va le soutenir en déclarant que le parquet semble reprochéà son client d’avoir applaudi le coup de force. Elle rappelle que ce qu’il ne dit pas, ce n’est pas pour ce coup d’Etat seulement qu’il a applaudi mais également les précédents. En rappelant qu’il avait dit qu’il soutient toujours les coups d’Etat qui brimaient les populations, Me Antoinette Ouédraogo soutient que son client fait partie d’un groupe de personnes qui était brimé et pose la question de savoir pourquoil’on ne veut pas qu’il soit content de ce qui est arrivé ? «Est-ce un crime de se réjouir», a-t-elle demandé avant d’ajouter qu’il y a complot lorsqu’il y a concertation. Indiquant ne pas savoir avec qui son client s’est concerté ; elle conclut : «je pense que le parquet n’a pas suffisamment investigué».  Me Yérim Thiam aussi avocat du mis en causese référant à l’article 109 du code  pénale burkinabèva la soutenir en confirmant qu’il y a complot dès que  la résolution d’agir est prise entre deux ou plusieurs personnes. Pour lui, il faut donc que le parquet montre que Hermann Yaméogo a agi avec d’autres personnes. En réponse au parquet qui avait affirmé que l’accusé a été contacté pour consolider le coup d’Etat, l’avocat de la défense va soutenir que pour consolider un coup d’Etat, cela veut dire que le coup est déjà consommé.

Le coup d’Etat imposé au général Diendéré ?

A la question de savoir ce qu’il pense du putsch de septembre 2015, l’accusé émet deux hypothèses. La première est que le coup a été fait et imposé au général Gilbert Diendéré et il a assumé. La seconde est qu’il a anticipé afin d’éviter un autre coup d’Etat. Pour justifier son propos, il évoque l’impréparation de l’acte posé. A l’en croire, il n’y a pas eu de main mise sur la Radio nationale pour faire passer  de la musique militaire. A la question du parquet de savoir  pourquoi a-t-il (Diendéré) assumé tout en étant pas l’auteur, le prévenu va confier que selon  ce qu’il a entendu, certains ont dit qu’i y a eu des réunions et que le général même a dit que le coup lui a été imposé.Se replaçant dans le contexte selon ses mots, le l’avocat de profession a déclaré ne pas comprendre la logique du coup d’Etat. Il justifie son propos en indiquant qu’en allant à la présidence pour la rencontre avec le nouvel homme fort, il n’y avait pas un dispositif extraordinaire. Ceci prouve selon lui qu’il s’agit d’un coup d’Etat non préparé. A la question de savoir qui a contacté le général pour la rencontre,  il dit ne pas savoir qui sait et  même s’il le savait, il ne le dirait pas.

Cette réaction va amener le parquet militaire à l’accusé d’avoir été sollicité pour être l’aile politique du coup d’Etat. Le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) va réfuter cette accusation en déclarant : «je n’ai jamais été sollicité pour être l’aile politique du coup d’Etat. Si c’était le cas, je vous le dirai». Il ne va pas s’arrêter à là. Il va poursuivre en soulignant que s’il  était sollicité effectivement par Golf, il allait s’engager de toutes ses forces  dans le but d’éviter tous les dérapages qu’il y a eus.

L’état-major a soutenu le coup d’Etat

L’état-major général des armées a soutenu le coup d’Etat. C’est ce qu’a tenté de faire croire Hermann Yaméogo. Pour se justifier, il rappelle l’attitude adoptée par ce dernier. A l’en croire, il n’a ni condamné le coup d’Etat. Il va également rappeler que le général leur a confié que la hiérarchie militaire lui a fait comprendre qu’il préfère rester en arrière-plan du coup d’Etat et que c’est un honneur de les accompagner. Pointant du doigt directement le général Pingrénoma Zagré, il confie avoir appris qu’il a pris un hélicoptère  pour aller dissuader les éléments venus des provinces de ne pas descendre dans la capitale. Il dit qu’il a aussi envoyé une mission à Bobo-Dioulasso afin de convaincre ses frères d’arme à accompagner l’action. Le dernier argument avancé est qu’à l’aéroport pour accueillir les chefs d’Etat, la hiérarchie militaire était également présente où des honneurs militaires ont été rendus auxdits chefs d’Etat. Se basant donc sur ces éléments, il conclut que la hiérarchie militaire était pour le coup d’Etat.

Quand le ton monte par moments entre l’accusé et des avocats des parties civiles !

Prenant la parole en vue de soumettre leurs éventuelles questions à l’accusé, certains avocats des parties civiles ont eu maille à partir avec ce dernier. Il s’agit  premièrement de Me Hervé Kam et secondo de Me Lassané Pierre Yanogo.  En effet, Le ton est monté  lorsque ces deux auxiliaires de justice ont reproché au président de l’UNDD de n’avoir pas dit la vérité devant le juge d’instruction. «Vous avez menti» en ce qui concerne Me Kam et «vous ne dites pas la vérité», propos tenus par Me Yanogo. Cela n’a pas été du goût de Hermann Yaméogo qui n’a pas hésité à hausser le ton pour manifester son mécontentement tout en demandant qu’on le respecte. Ceci étant, ses détracteurs n’ont pas  hésité à s’excuser auprès de lui en recadrant leurs mots. Cependant ils l’ont rappelé  au passage n’être pas dans cette logique de lui manquer du respect.

Boureima SAWDOGO  et Edoé MENSAH-DOMKPIN

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR