Pour guérir d’une maladie, la grande majorité des Burkinabè a recours à la médecine conventionnelle, à la médecine traditionnelle ou même au charlatanisme ou au maraboutisme. Une autre opportunité, méconnue ou très peu connue, s’offre aux malades : l’homéopathie. Des homéopathes, il en existe plus d’un au Burkina et les soins qu’ils administrent soulagent, aussi bien que les placebos de la médecine classique voire mieux puisqu’ils sont sans effets secondaires. C’est ce que nous a appris le Dr Nabigh Saqib, responsable Tahir Homéo Santé, situé au Centre médical Ahmadiyya. Un tour dans son centre nous a permis de savoir ce qu’est l’homéopathie, son fonctionnement et son champ d’action.
L’homéopathie a été créée par Samuel Hahnemann, au début du XIXe siècle. Elle appartient au domaine des médecines douces. Elle est pratiquée par les médecins dans l’ensemble du monde. Le terme «homéopathie» provient des mots grecs «homoios», se traduisant par «similaire» et «pathos» signifiant «maladie». En effet, selon l’homéopathie, le semblable guérit le semblable. En effet, le principe de l’homéopathie repose sur l’idée que le corps est capable de s’autoguérir. Ainsi, les substances utilisées en homéopathie visent à reproduire les symptômes provoqués par la maladie à soigner, afin de renforcer les capacités de guérison du patient. Par ailleurs, chaque personne est prise en compte dans son individualité et sa globalité, afin de trouver les traitements les plus adaptés. Les produits homéopathiques sont hautement dilués, car cette médecine douce considère que cela permet de renforcer leurs effets curatifs. Les substances de base proviennent du monde animal, végétal et minéral.
Les bienfaits de l’homéopathie
Le responsable du Centre Tahir Homéo Santé, Dr Nabigh Saqib, a affirmé s’être intéressé à la question, depuis 2009. Il a soutenu qu’au Burkina, il y a 2 à 3 organisations d’homéopathes qui existent et qui aident à faire connaître l’homéopathie ; «en dehors de leur apport, je me déplace quelques fois, dans des villes de l’intérieur du pays, lors des foires pour faire connaître cette médecine». Des dires du Dr Saqib, en homéopathie, les remèdes sont particulièrement doux pour l’organisme. Ils l’aident à guérir sans l’agresser, à l’inverse des médicaments allopathiques. L’homéopathie peut être utilisée de manière préventive, afin de limiter les maladies saisonnières. Elle peut aussi permettre de soigner la plupart des affections courantes, à condition de trouver le remède adapté.
«Le traitement homéopathique demande du temps et quelques fois, les patients n’ont pas de patience. Lorsque le médicament ne réagit pas tout de suite, ils ont tendance à l’arrêter. Quand il y a de l’amélioration, ils ne reviennent plus pensant que le mal est totalement éradiqué», a-t-il regretté. Selon le responsable du Centre Tahir Homéo Santé, en homéopathie, on ne cherche pas à calmer, mais à éradiquer et pour cela, cela demande du temps, surtout, quand il s’agit de maladies qui ont perduré. Mais, il a rassuré qu’avec un traitement bien suivi, la majeure partie de ses patients est soulagée. Toutefois, il a conseillé d’aller dans un centre médical conventionnel, en cas d’urgence, afin de faire des examens et savoir ce qui ne va pas. Une fois le mal détecté et l’urgence levée, on peut fréquenter par la suite, un homéopathe. «Moi-même, il m’arrive de prendre des soins allopathiques».
En ce qui concerne le traitement, le Dr a expliqué que généralement, les homéopathes possèdent dans leur centre, des médicaments mais en dehors de cela, il a souligné connaître 6 pharmacies vendant des produits homéopathiques. En ce qui le concerne lui, il produit lui-même des médicaments. «A partir donc de souches et de dissolvants (l’alcool), les médicaments sont élaborés». En matière de recherche pour l’élaboration des médicaments homéopathiques, les tests sont faits sur les êtres humains et non sur les souris «Une souris ne peut pas dire ce qu’elle ressent, quand on lui administre un produit, alors que l’être humain peut décrire tout ce qu’il ressent». a relevé Nabigh Saqib. Dans son centre, il est parvenu à guérir entre autres : les morsures de serpents, les problèmes urinaires, les sinusites, les hémorroïdes, etc.
Avec les autres médecins conventionnels, l’homéopathe a déclaré avoir des relations de confraternité. Il a confié que plusieurs fois, des ophtalmologistes leur ont envoyé des patients dont les pathologies ne répondaient pas à leurs traitements ou n’étaient pas assez mûres pour une intervention chirurgicale. «On a guéri une personne qui souffrait d’un début de cataracte», a ajouté le Dr.
L’homéopathie, une médecine vraiment douce
Lors de la visite du Centre Tahir Homéo Santé, nous avons pu discuter avec certains des patients. L’un des patients de Dr Saqib, Ibrahima Traoré, a expliqué qu’un malade qui, après plusieurs examens, qui n’ont pas pu révélé son mal, est tenté d’aller voir ailleurs. C’est ainsi qu’il a commencé à prendre des soins homéopathiques. «J’avais une maladie chronique qui m’a vraiment fait souffrir, pendant longtemps, mais aujourd’hui ça va mieux, grâce à l’homéopathie», a indiqué le patient. A propos de la lenteur du traitement, il a souligné que pour mener à bien son traitement, en son temps, il a dû suivre le président de la communauté Ahmadiyya, qui est homéopathe, au Mali, où il a passé 9 mois. «Je conseille à toute personne souffrant de maladie chronique de venir consulter, car ici, on peut avoir des médicaments qui sont efficaces et qui ne nous fatiguent pas. A l’hôpital classique, souvent tu prends un médicament et après, tu te sens mal, du fait des médicaments (nausées, envie de dormir, palpitations, etc.)», a recommandé Ibrahima Traoré. A en croire un autre habitué du centre homéopathique, Souleymane Kaboré, il a commencé à fréquenter le Centre Tahir Homéo Santé, parce qu’il était géré par des personnes qu’il connaissait très bien. Par la suite, il a pu tester leur traitement en fonction des pathologies qu’il avait. Dernièrement, «ça fait une dizaine d’années que je prends des produits homéopathiques», foi de M. Kaboré. Pour lui, c’est une belle opportunité, car en prenant les médicaments, il ne sent pas d’effets secondaires. «Pour se soigner à l’homéopathie, il faut être discipliné et régulier, car c’est une médecine douce, mais très efficace», a-t-il mentionné. Il a conseillé à toute personne qui hésiterait en matière de santé, à toujours ratisser large, car on ne sait jamais d’où pourrait venir la guérison.
Aline Ariane BAMOUNI
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