Hôpital Yalgado, ce grand malade :  Les ordonnances du Pr Méda

Hôpital Yalgado, ce grand malade : Les ordonnances du Pr Méda

Trouver des pistes de solutions, afin de remédier aux problèmes qui entravent le fonctionnement du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), est l’objectif de la rencontre qui a réuni sur une même table, le ministre de la santé, Nicolas Méda, le personnel soignant et l’administration de cet hôpital. C’était le jeudi 17 mai 2018 à Ouagadougou.

C’est devenu un secret de polichinelle : le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, considéré autrefois comme une référence en matière d’offres de santé au Burkina Faso, se trouve aujourd’hui, dans un état peu enviable : services pas fonctionnels, manque de personnel, d’infrastructures, de matériels… sont là, des obstacles soulevés par les chefs des différents départements. En rappel, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) avait déjà donné l’alerte sur cela, à travers ses manifestations dont la dernière en date était la semaine passée. Et selon les responsables syndicaux, le CHU- YO est en train de «mourir à petit feu», si rien n’est fait pour le sauver. Pour le ministre de  la santé, Nicolas Méda, beaucoup de choses sont racontées sur cet hôpital, donc il était de bon ton que les premiers responsables de la santé fassent le déplacement pour toucher du doigt les problèmes de fonctionnement du CHU-YO et voir avec les acteurs qu’elles sont les difficultés réelles qu’ils rencontrent. A entendre le ministre, ces difficultés sont d’abord, l’exiguïté des infrastructures et   l’équipement. En effet pour lui, des malades se retrouvent souvent à terre par faute de place et il n’y a pas de maintenance curative et préventive pour les appareils. Ensuite, l’insuffisance des ressources humaines, compte tenu qu’il y a des services qui n’ont pas les spécialistes en la matière. C’est le cas de l’absence d’un spécialiste en rééducation dans le premier hôpital du Burkina. Enfin, l’organisation et le fonctionnement général de  Yalgado. «Il y a au moins 1 400 personnels et 3 500 étudiants. Nous allons faire un audit des ressources humaines pour  savoir qui consacre 40 heures par semaine, ici», a-t-il confié. Par ailleurs, aux dires de Nicolas Méda, le modèle économique  est en faillite et il faudra trouver des solutions, afin d’adapter l’offre de soins à la réalité des coûts. Et d’ajouter que l’assurance maladie universelle fera son travail, mais qu’actuellement, Yalgado fonctionne  à perte et la subvention de l’Etat  n’arrive pas à compenser. A l’en croire, Yalgado a une dette de  6 milliards. «La direction sortante  a constitué une dette de plus de 6 milliards et quand vous ne recevez que moins de 6 milliards de la part de l’Etat, comment vous pouvez tenir», s’est indigné le ministre. Selon le ministre Méda, il faudra prendre des décisions courageuses pour une redistribution des services dans les infrastructures hospitalières de Ouagadougou, parce qu’il y a des CHU qui  ont plus de 300 lits vides et d’autres sont dans le besoin. Et dit-il, il faut passer à une distribution équitable. En matière d’infrastructures, le ministre a révélé que le gouvernement a un projet de construction d’un CHU à Bassinko de 500 lits, qui sera le plus moderne du Burkina, un hôpital moderne de district à Boulmiougou, et un CHU à Saaba pour élargir l’offre. Avant de clore son propos, il a tenu à préciser que probablement d’ici à juin, le contrat pour la construction du CHU de Bassinko sera concrétisé. Pour sa part, le Professeur  Harouna Ouédraogo, directeur des services  médicaux et techniques du CHU-YO, a indiqué que cette entrevue était attendue par l’ensemble des services cliniques et médicaux techniques du CHU-YO, vu que certains connaissent depuis longtemps des difficultés qui ont déjà été portées à la connaissance du directeur général et aussi, fait l’objet d’échanges. Et ce, la présence du ministre ce matin, a permis aux différents responsables de ces départements de réaffirmer ces difficultés et de proposer également, un certain nombre de solutions directement au premier responsable de la santé. Ainsi donc de son avis, le ministre a bien écouté le message et a fait des promesses. Cependant, ils souhaitent vivement qu’elles seront mises en œuvre pour permettre à l’hôpital de fonctionner avec un minimum de prestations, au bénéfice des populations .

Boureima SAWADOGO

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