La tribune sied-t-elle pour le speech d’IB, lui qui, à ce 2e sommet Russie-Afrique a fait rappeler au bon souvenir celui de Thomas Sankara à l’ONU celui dont décidément, il tente de chausser les rangers ! Posture, phrasé, intonation, discours sans papier, et surtout tonalité, tout y était sauf que pour certains, ce discours aurait dû être fait sur d’autres tribunes.
Sur le fond à Saint-Pétersbourg, IB se pose en jeune thaumaturge des causes difficiles de l’Afrique. Si «la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit», dixit Sankara, IB quand il flétrit ses homologues qui vont tendre la sébile partout ne dit pas autre chose : comment expliquer qu’avec un continent aussi cadeauté par Dame-Nature, c’est l’aide extérieure qui soutient l’Afrique ? En se faisant le porte-voix d’une jeunesse qui n’a que des promesses comme ligne d’horizon, IB fait mouche, même sur cette tribune inappropriée.
Ensuite, en évoquant la question migratoire liée justement à l’absence de perspectives, IB veut encore toucher un gros problème dont la solution ne dépend pas seulement des dirigeants africains. Grosso modo, IB aura marqué le coup par une prestance et présence à Saint-Pétersbourg.
D’ailleurs, Macky Sall lui apportera la réplique en disant qu’il «ne croit pas à l’aide» et surtout la mendicité n’est pas un phénomène rependu chez les chefs d’Etat. Il égrènera du reste des graves questions actuelles, que ne contestera pas IB lui-même.
Réforme du système de l’ONU, gouvernance mondiale, dans ce monde que IB veut multilatéral, il y a des choses qui dépassent les chefs d’Etat africains à eux seuls.
Paul Biya, dont les déplacements à l’extérieur sont très rares, a répondu également à IB, avec la forme qui est la sienne. Et pour un nonagénaire, qui a parlé sans papier, lui aussi, il y avait de la cohérence dans son discours.
Questions générationnelles à Saint-Pétersbourg qui rejoignent les mêmes préoccupations. Avec des méthodes et des approches différentes entre IB et certains de ses homologues. A Saint-Pétersbourg, les jeunes sont pressés et en colères les aînés se rebiffent. On l’a su car c’était ouvert.
Les huis clos des princes sont souvent tendus.
Dans les années 80, lors d’une réunion du Conseil de l’Entente, dont la présidence revenait à …Sankara, le président Houphouët s’est opposé et lorsque Sankara demanda «pourquoi pas moi ?». Réponse d’Houphouët «vous êtes un jeune irrespectueux». réplique de Sankara : «Et vous un vieux gâteux».
La rédaction
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