IBK accusé de gabegie sur des ressources de l’armée au Mali :  Première estocade du PARENA

IBK accusé de gabegie sur des ressources de l’armée au Mali : Première estocade du PARENA

Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) tape un tam-tam qui doit hérisser les poils du côté du palais présidentiel de Koulouba. Il dénonce ni plus ni moins une gabegie dans la gestion des ressources des forces armées maliennes et les flèches sont tirées directement en direction du bonnet du chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK).

La loi quinquennale de programmation militaire adoptée en 2015 serait pour lui une fosse des Mariannes où s’engouffrent des milliards de F CFA sans pour autant qu’on ne sache où ces billets de banque sont passés ni qu’on  ne les voit ressortir avec des résultats probants sur le terrain. Le PARENA  croit dur comme fer que, vu que l’insécurité ne recule pas d’un iota entre les dunes et dans les rues du grand Mali, «détournements» et utilisation peu catholique des fonds de l’Etat seraient en train de filer un parfait amour avec le chef suprême des forces armées maliennes et peut-être ses collaborateurs.

Il en veut pour preuve l’exécution d’un contrat signé en juin 2015 avec une entreprise brésilienne pour la vente de six avions de combat A-29 Super Tucano. 4 ont été commandés. Le PARENA affirme que c’est le prix de six qui a été compté et ponctionné des comptes de l’Etat malien. Mais ce n’est pas tout. Les 4 oiseaux métalliques ressembleraient plus à des autruches empaillées qu’à des supers aigles capables de traquer des terroristes, puisqu’ils n’auraient pas fendu l’air jusque-là et qu’ils sont toujours accrochés au sol.

Alors, des questions se posent. Pourquoi ces avions sont-ils cloués au sol ? Sont-ils de mauvaise qualité ? Des fonds ont été effectivement décaissés au-dessus de la norme ? En attendant de trouver des réponses, le PARENA n’en mène pas pour autant large. Lorsque la question de la preuve se pose, les assertions deviennent moins certaines et les balbutiements commencent à tituber autour de rapports d’audits remis au chef de l’Etat sur ces différents sujets mais qui n’ont jamais connu la joie de voir la lumière du jour. Ces rapports existent-ils vraiment ? Si oui, pourquoi sont-ils en effet forcés à rester à des êtres nocturnes ?

En attendant que du crédit soit apporté ou non aux affirmations du PARENA, il faut noter qu’il y a des antécédents qui tournent le flanc d’IBK vers les piques de ses opposants. On sait que le fils du chef de l’Etat malien, Karim Kéïta, flanqué de l’écharpe de député à l’Assemblée nationale, est également le président de la Commission défense et sécurité du Parlement malien. On le crédite aussi d’une forte influence dans les sphères de la politique et des affaires. Dans ce cas de figure, et ce ne sera pas une première en Afrique que la progéniture «présidentielle» fricote avec la politique. Le mélange famille  et politique fait difficilement bon ménage et peut faire le lit de pratiques peu bénéfiques dans les affaires de l’Etat. Or selon de nombreux observateurs, ces imbrications ont marqué le mandat d’IBK, et si ces accusations restent à être étayées par des preuves, il faut bien avouer que «l’homme du Mali d’abord» a bien prêté le flanc.

En tous les cas, à trois mois de l’élection présidentielle, pareille sortie du PARENA n’est pas dépourvue de quelques visées électoralistes. Le débat que cela risque d’engendrer nécessitera forcément que le camp du pouvoir donne de la voix sur une question aussi sensible au Mali, scarifié par une crise militaire qui le met aux piloris depuis plusieurs années.

En effet, la présidentielle de juillet approche à grands pas et bien que le locataire de Koulouba ne s’est pas encore prononcé, ses adversaires tentent déjà de salir son image, question d’en récolter d’éventuels dividendes politiques. Reste à savoir si cela portera fruit !

Ahmed BAMBARA

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