IBK # Soumaïla Cissé : Duel à mort au pied du Mont Koulouba

IBK # Soumaïla Cissé : Duel à mort au pied du Mont Koulouba

Le 12 août prochain au Mali, il y aura combat entre deux hommes qui se connaissent bien, qui se sont côtoyé dans une vie antérieure, pas si lointaine, qui se sont séparés en mauvais termes, et qui aujourd’hui, sont devenus de redoutables adversaires politiques : Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et Soumaïla Cissé. Ainsi en ont décidé les urnes le 29 juillet dernier en accordant 41,42% au premier et 17,80% au deuxième. Un second round d’une présidentielle qui sera âprement disputé. Et ce face-à-face prendra d’abord, avant le jour J, la forme des alliances et mésalliances politiques, car lorsqu’il y a un second tour, surtout dans un scrutin pour le mandat suprême, c’est la capacité de chaque candidat, a ratisser large du côté du ou des faiseurs de rois, que celle de faire voter encore plus les électeurs en son nom qui est déterminant à l’issue du vote.

A ce jeu de mercato, un léger avantage tourne du côté d’IBK, qui, non seulement a besoin d’une dizaine de points pour obtenir son second mandat, qu’un «Soumi» dont le gap à combler pour obtenir la majorité relative reste élevé. En effet, avec les deux principaux arbitres, que sont Aliou Diallo (7,95%) et Modibo Diarra (7,46%), les choix sont déjà faits, en tout cas pour le premier cité, milliardaire, jadis qui a roulé pour IBK, mais qui s’est rangé du côté de Soumaïla Cissé.

En ce qui concerne, l’ex-premier ministre de la transition, il n’a pas encore fait d’option, mais on est mémoratif que lors du rassemblement des 18 partis de l’opposition pour crier haro sur le baudet, en ce qui concerne la Cour constitutionnelle suspectée d’être corrompue, il s’en était désolidarisé, et semble faire cavalier seul. La probabilité qu’IBK lui fasse la cour est élevée, et celle qu’il n’éconduise pas ce dernier l’est aussi.

Le fait qu’il y ait eu une fournée de 24 candidats a émietté les voix, et les cendrillons de ce scrutin, tel qu’Omar Manko de la SADI (2%) et autres, auront aussi leur mot à dire. Attention tout de même à cette logique arithmétique dont se jouent les élections, car c’est bien connu, les voix des candidats ne sont pas leur propriété privée, et un mot d’ordre d’un leader peut ne pas être suivi à la lettre, surtout pour un second tour, où chacun pense à son avenir politique souvent immédiat (obtenir un maroquin ministériel, ou de DG) pour se refaire une santé financière c’est ruinant une présidentielle, afin de se préparer pour le futur. Soumaïla Cissé pourra-t-il réaliser la prouesse de Alpha Condé en Guinée, en 2010, lui qui au 1er tour avait obtenu 20,67 %% et Cellou Dalein Diallo 39,72%, et qui au second tour a coiffé le leader de l’UFDG au poteau  par 52,52% contre 47,48% ? Il est vrai que 6 à 7 mois se sont écoulés dans l’entre-deux-tours ! Présidentielle de 2018, une élection mutatis mutandis de 2013 ? Oui, sans doute, mais avec des petites complications, un grand écart entre le 1er et le second, et un avenir politique des deux qui pourrait s’arrêter à l’horizon de 2023, dernier mandat pour l’un et dernier scrutin pour l’autre ( ?). En tout cas ce 12 août, il y aura un combat épique au pied de la colline de Koulouba, il y aura sûrement un mort politique. Et un survivant qui grimpera et s’y installera au sommet.

Sam Chris

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